Aujourd’hui, je vais vous parler d’une histoire vraie. L’histoire d’une jeune femme devenue folle sans raisons apparentes, l’histoire d’un cauchemar, d’une parenthèse terrifiante dans la vie de Susannah Cahalan. Elle nous livre ici le récit de ce qui lui est arrivé, de l’apparition des premiers symptômes jusqu’à sa guérison en passant par son séjour à l’hôpital et ses crises de violence et de paranoïa. Un récit bouleversant qui m’a tenu en haleine jusqu’au bout.
Quatrième de couverture:
« Susannah Cahalan, vingt-quatre ans, se réveille entravée sur un lit d’hôpital. Incapable de bouger ou de parler, elle n’a aucun souvenir de la raison pour laquelle elle est là. Celle qui, quelques semaines plus tôt, était une jeune fille en bonne santé, vivant sa première relation sérieuse et promise à une brillante carrière de journaliste, se retrouve désormais cataloguée comme psychotique violente, abrutie de médicaments. Que s’est-il passé?
Ma vie en suspens est l’histoire incroyable mais vraie d’une plongée inexplicable dans la folie. Susannah Cahalan sans fard et sans concession cette descente aux enfers et son combat pour reprendre le dessus, retrouver son identité. Adopte le point de vue de la journaliste, elle dresse la chronique de sa maladie: les crises de violence alternant avec un état de catatonie, les examens coûteux ne donnant aucun résultat, l’éventualité d’un internement à vie et enfin, après un mois de calvaire, l’arrivée d’un nouveau médecin dont le diagnostic lui sauvera la vie. »
Mon avis:
J’aime beaucoup les histoires vraies et cela faisait très longtemps que je n’en avais pas lu. Je remercie tout d’abord les Editions Denoël pour cet envoi qui m’a permis de faire une incroyable découverte avec cette histoire.
L’histoire de Susannah est poignante et terrifiante. Son histoire permet à l’heure d’aujourd’hui de détecter d’autres cas comme elle et de soigner de nouvelles personnes jusqu’alors laissées pour folles comme elle l’a été pendant un moment. Son témoignage aide d’autres familles et aide surtout la recherche médicale qui a fait une grande avancée grâce à sa pathologie.
Un jour en apparence comme les autres, Susannah se met à avoir des crises de paranoïa et commence à en parler à ses collègues qui tentent de la rassurer. Lorsqu’elle fait une crise d’épilepsie en présence de son petit ami, sa vie prend un tournant terrible. Elle sera hospitalisée dans un service d’épilepsie et contrôlée par vidéo 24H/24. Attachée à son lit, abrutie de médicaments, les médecins tentent désespérément de trouver les raisons qui causent cette folie. Grâce à l’obstination de sa famille et de certains médecins, elle évite de justesse l’internement en service psychiatrique. Parce qu’ils savent qu’elle est encore là, que derrière cette personne catatonique, violente, vulgaire et psychotique sa cache encore la Susannah qu’ils connaissent.
Ce témoignage est bouleversant et m’a fait penser au livre « Une larme m’a sauvée » d’Angèle Lieby. Bien qu’étant un contexte totalement différent, il reflète très bien les limites de la médecine et, grâce à quelques cas comme celui de Susannah, l’avancée qu’elle peut faire.
Je recommande ce livre à tous ceux désireux de découvrir la parcours cauchemardesque qu’a vécu cette jeune fille ainsi que son combat pour s’en sortir. Sa volonté sans faille pour redevenir celle qu’elle était va jouer un grand rôle dans sa guérison. L’histoire de Susannah Cahalan est à la fois un cauchemar et un exemple.
Une histoire pleine de courage et d’envie de vivre par dessus tout.
Ce livre va être prochainement adapté au cinéma.
Bonne lecture!
Petit extrait:
« La femme en violet s’approche; ses seins frôlent mon visage quand elle se penche pour décrocher les entraves, d’abord la droite, puis la gauche. Les bras libres, je lève instinctivement la main droite pour me gratter la tête. Mais au lieu de cheveux et de cuir chevelu, je découvre une coiffe de coton. Je l’arrache, soudain en colère, et lève les deux mains pour examiner de plus près. je sens des rangées et des rangées de fils en plastique. J’en arrache un – à l’endroit où le cuir chevelu me pique – et baisse la main pour le regarder; il est rose. Au poignet, j’ai un bracelet en plastique orange. Je cligne des yeux, incapable de me concentrer sur les mots, mais après quelques secondes, les lettres deviennent plus nettes: RISQUE DE FUITE. »
« Ma vie en suspens« , Editions Denoël, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Elsa Maggion, paru en Mai 2016, 390 pages.