Queen of the South (US) // Saison 1. Episode 1. Pilot.
Les femmes fortes ont la côte. On le voit depuis pas mal de temps maintenant, les femmes sont au pouvoir dans les séries et Queen of the South ne fait pas exception. Les prémices de cette série ressemblent énormément à ce que l’on peut attendre de la part d’une série de USA Network et se rapproche donc un brin de Graceland par la thématique de la drogue. USA Network continue donc de changer sa dynamique avec ici un nouveau remake mais adapté d’une telenovela populaire comme Jane the Virgin a pu l’être sur The CW. Le ton est résolument très différent, notamment car compte tenu du sujet de Queen of the South, ce n’est pas du tout le même public qui est visé. En surface, la série ressemble un peu comme un Breaking Bad au féminin, détaillant plus ou moins bien la montée en puissance d’une reine de la drogue dans le sud des Etats-Unis. La série original vient au départ d’un roman de Arturo Pérez-Reverte appelé La Reina del Sur et est bien plus vieux que la série de Vince Gilligan. On sent tout de même l’influence de Breaking Bad et Weeds ou encore d’autres films du genre dans cette série mais ces influences ne sont pas néfastes puisqu’elles sont plus ou moins bien assumées par le récit.
Après le meurtre de son petit ami à Mexico, une jeune femme part se réfugier aux Etats-Unis. Elle fait alors tout pour faire tomber ceux qui ont tué son compagnon.
La série a son lot de criminels et donc de personnages emblématiques que l’on reconnaît entre milles. Il y a de bonnes idées mine de rien dans cette série que l’on va avoir au fil de ce premier épisode. On a l’impression de voir pile poil la série qu’il fallait en pleine période estivale. Il fait beau et derrière ce soleil qui tape se cache tout un tas de choses terribles : du trafic de drogue, un viol, des morts, du sang, de la drogue, de l’argent et encore de la drogue. Au fond, Queen of the South est suffisamment intelligente pour ne pas tomber dans le piège du mirage. J’aime bien la façon dont au départ tout semble superficiel. L’introduction du pilote présente notre héroïne comme une femme de ce genre là, un brin superficielle. Tout est très axé dans un premier temps sur l’argent et puis tout d’un coup on se rend compte que d’un point de vue dramatique Queen of the South ne s’en sort pas trop mal. Elle est capable de faire des flashbacks qui fonctionnent, de raconter une histoire intelligemment avec une narration fluide proche de celle d’un roman captivant. On ne décroche pas vraiment même s’il y a certains défauts inhérents à la présentation de tout un tas de personnages et d’intrigues diverses et variées.
C’est toujours le souci d’adapter une telenovela, il y a énormément d’intrigues qui sont placées les unes sur les autres qu’au bout d’un moment c’est le bordel. Beaucoup de séries ont tendance à se moquer des femmes qui regardent ce genre de séries sur Univision et connaissent toutes les intrigues par coeur. C’est un peu la même chose ici même si Queen of the South parvient à décanter intelligemment le problème. Car il y a plein d’intrigues certes mais il y a aussi tout un tas de choses à développer en parallèle et la série semble savoir prendre son temps quand il faut le prendre. La série a un casting latino, ce qui à une époque où le white-washing fait encore rage est une bonne chose. Ce que je regrette c’est le fait que cela ne soit pas en espagnol, cela aurait été plus cohérent mais bon, on ne peut pas trop en demander surtout de la part d’une série qui doit être vue par le plus grand nombre. En anglais c’est plus facile, tout le monde va comprendre et personne n’aura de barrière. Et ce serait bête de ne pas être séduits par Queen of the South car elle a du charme cette série et elle donne envie de revenir. Elle ne brille pas mais elle a suffisamment de bons ingrédients pour que l’on ne se demande pas ce que l’on fait devant.
Note : 7/10. En bref, une introduction qui correspond pile poil à la petite série estivale dont j’avais besoin pour voyager un peu autour d’intrigues de ce genre là.