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Les investisseurs continuent d'aimer la Chine !
Les actions émergentes profitent de catalyseurs favorables à court terme, comme la stabilisation des devises locales face au dollar américain et le rebond des prix des matières premières, auxquels sont dépendants les pays émergents producteurs d’énergie. À ces catalyseurs cycliques s’ajoute l’amélioration des fondamentaux dans bon nombre de pays émergents. « Nous identifions des signes de reprise évidents, comme le redressement des marges bénéficiaires des entreprises depuis six à huit mois. La profitabilité des entreprises des marchés émergents est d’ailleurs meilleure qu’au sein des marchés développés. Il s’agit là d’éléments structurels qui devraient soutenir durablement la progression des actifs boursiers émergents ». Mais attention, en dépit de perspectives plutôt favorables, le renforcement progressif de l’exposition aux actions émergentes au sein des portefeuilles nécessite une gestion active et sélective. Les investisseurs doivent notamment être attentif au risque de concentration, auquel est notamment exposé l’indice de référence MSCI Emerging Markets. « L’indice est probablement trop concentré géographiquement. A 26 %, la pondération des actions chinoise y est trop importante. Or, ce poids risque d’augmenter à terme, puisque les actions de classe A cotées à Shanghai et Shenzhen vont progressivement intégrer l’indice. Les actions chinoises pourraient dès lors représenter 40 %, »remarque Mathieu Nègre.
Une telle concentration peut créer des distorsions et altérer le profil de risque des portefeuilles. C’est pourquoi l’équipe de l’UBP préfère aborder les marchés émergents de façon distinctive, en déployant une approche d’investissement pays par pays. Ainsi, l’équipe apprécie en premier lieu l’Amérique latine et plus particulièrement le Chili et le Mexique, la Pologne, la Turquie et la Russie en Europe de l’est ou encore les Philippines, la Thaïlande et la Malaisie en Asie. « Certains choix peuvent paraître surprenants, comme celui de ne pas citer la Chine parmi nos pays favoris. En fait, nous estimons que l’essentiel du rebond cyclique du pays a déjà eu lieu en début d’année. Les dernières publications sur les exportations chinoises nous incitent à un peu plus de prudence. Qui plus est, notre logique de diversification justifie de ne pas être trop agressif sur la Chine » détaille-t-il.
Concernant l’Amérique latine, dont la dynamique structurelle est moins porteuse qu’en Asie du sud-est, l’équipe juge la tendance cyclique attrayante. Il s’agit de pays dont la composante « demande intérieure » est moins importante pour la croissance qu’en Asie, mais ils se distinguent par des secteurs cycliques plus importants. Ce sont ces secteurs d’activité qui profitent en premier lieu du rebond boursier.
Enfin, l’équipe de l’UBP exprime sa confiance envers les actions russes et turques. « Nous sommes positifs sur la Russie car le rouble a chuté excessivement et est probablement proche d’un point bas. La balance courante et la croissance russe sont en cours de réajustement. Nous pensons qu’à moyen-long terme, l’économie profitera d’une levée progressive des sanctions commerciales internationales à l’égard du pays ». Quant à la Turquie, les facteurs de risque liés à l’instabilité politique nationale et aux attentats sont en grande partie intégrés dans le prix actions. « Ces éléments sont dans les cours actuels, que nous jugeons encore extrêmement bas alors que la situation économique du pays nous semble robuste. S’il n’y avait pas ce ‘bruit’ de fond politique en Turquie, nous serions d’ailleurs bien davantage surpondérés sur les valeurs turques ! » conclut Mathieu Nègre.