- R.Z.
Le Québec est unique.
Petite tête de chien francophone, baignée au coeur de l'anglophonie américaine, le Québec réussit depuis des années, des siècles, à survivre de sa langue tant bien que mal et à vivre de ses propres produits locaux. Qu'ils soient artistiques, des modèles d'affaires ou encore des modèles sociétaires comme cette idée de mourir dans la dignité.
Notre journée d'aujourd'hui sera politisée. Partisane. On tentera de diriger les vents. On y parlera de pays en termes directs ou voilés. Alors que nous n'en sommes toujours pas un. Le 24 juin, c'est toujours une journée d'éléphant blanc au micro, où les gens du pays sont justes nous autres. et où on souhaite ce qu'on est encore trop petit pour réaliser tout seul.
Nos ministres font leurs classes chez les grands (lire le Canada) et terminent leur carrière ici. (Bouchard, Charest, Coderre...). Il y a indice de petitesse.
Mais il y a aussi idées de grandeur en province.
Et la plupart du monde se trouve pas mal entre les deux.
Il existe autant de raisons de la part des Québécois de se séparer du Canada qu'il en existe de citoyens. Ce qui revient le plus souvent. c'est que nous nous sentons nettement différents des autres. Et nous le sommes. Placez nous devant un canadien anglais ou un Étatsunien, la différence est subtile. Les Canadiens deviennent même aussi obèses que les Étatsuniens. Nos valeurs sont aussi très différentes. Nous consommons notre propre culture avec gourmandise et avec appétit. Nous recherchons nos propres créateurs, que ce soit en musique, en films, en télé, en alimentation, en produits vinicoles, ailleurs, partout nous sommes passablement unis dans notre affection de notre chez nous. Il s'en trouvent même beaucoup pour être de parfaits mordus de la langue, et j'en connais bien la race, je suis moi-même traducteur et croise des gens qui se font une véritable passion de la langue française. Parfois trop. Et même quelques fois en plaçant l'anglais et l'anglicisme comme le parfait démon. Ce n'est pas mon cas. Je suis un bum de la traduction. Je tente de vendre à outrance "Étatsunien" (et de manière plus naïve encore "United Staters") pour remplacer "Américain" utilisé avec arrogance par les États-Unis pour parler d'eux-même, ce qui est un crime contre tous les autres peuples Américains. Les États-Unis ont même débordé en parlant maintenant d'America, pour parler de leur pays.
Jamais de ma part messieurs. Je suis l'Amérique autant que vous. Autant que l'Argentine et le Mexique.
De la même manière, le 24 juin devient souvent un festival de la francophonie. Ce qui est à mon sens une erreur chaque fois. Mon ami d'origine chilienne, mais bien citoyen Québécois, est aussi quelqu'un de fêté ce jour-là. Et sa langue première, c'est encore le chilien. Arcade Fire, Murray Head et Leonard Cohen chantent et parlent anglais et sont bien Québécois.
En 1995, j'étais tout feu tout flamme pour la séparation. Le suis encore plus que le contraire. Nous sommes si différents du Canada, si étrangers à ces gens, pourquoi ne pas rendre tout ça officiel?
Mais l'idée reste utopiste. On veut se séparer sans en mesurer pleinement les conséquences. Séparé. on ne garderait plus nécessairement les mêmes arrangements avec nos voisins canadiens. On ne partagerait plus le même argent. Quelle serait la valeur de notre argent? demain? séparé?
Ceux qui voulaient y rester c'était parce que l'UE est liée à 3 millions d'emplois britanniques. la sécurité du pays est assurée par l'UE, plus big et plus imposante que la seule Angleterre. l'adhésion à l'UE rend les britannique entre 4 et 5% plus riches,
Ceux qui ont voulu quitter ont comme arguments que les frontières, en ce qui concerne l'immigration, serait contrôlée par les britanniques, pas imposées par l'UE. La valeur immobilière augmenterait d'en moyenne 1368 $ par foyer (933 livres sterling). Les lois et les sanctions seraient contrôlées par les britanniques, et non l'UE.
Les arguments des deux côtés sont valables.
On pourrait sortir à peu près les mêmes pour notre pays-en-devenir et le vrai pays qui est le nôtre sur papier: le Canada.
Moi je vois ça comme le mariage.
A-t-on besoin de se marier pour se confirmer que l'on s'aime?
Et je sais que ces gens s'aiment.
Tout comme je sais que le Québec s'aime.
Particulièrement aujourd'hui.
Ni l'allophone.
Sans ces gens, le pays du Québec ne se peut pas.
Bonne fête Québécois.
Ayons la peau du coeur du pays qui ne nous fait pas peur.
Nous savons ce que nous avons.
Nous savons ce que nous valons.
Bonne fête, vents vagabonds.
Aujourd'hui tu n'est pas pays.
Mais tu chanteras en son nom.