La guerre des navigateurs reprend ses hostilités alors qu’Opera critique publiquement la méthodologie employée par Microsoft pour vanter la capacité écoénergétique d’Edge.
«Wô! Minute papillon» sont sans doute les premières paroles prononcées par le directeur du développement logiciel d’Opera devant les propos de Microsoft qui a allégé cette semaine qu’Edge était de loin le meilleur navigateur pour préserver l’autonomie de votre ordinateur portable.
Alors que la démonstration de Microsoft a surtout été perçue comme une attaque en bonne et due forme contre Chrome, le fait qu’Opera ait été relégué à la deuxième position (devant Firefox en troisième position et Chrome au dernier rang) n’est pas passé inaperçu auprès de l’entreprise norvégienne.
«Comme la majorité des équipes d’ingénieurs, nous aimons lorsque quelqu’un déclenche une confrontation», explique Blazej Kazmierczak. «Lorsqu’on se retrouve vaincu dans une démonstration comme celle-ci, on considère qu’il s’agit d’un bogue [à résoudre].»
«De telles comparaisons ne refléteront jamais parfaitement la façon dont les gens naviguent, mais il existe des façons de rendre certains tests plus fiables que d’autres.»
Le problème toutefois est que Microsoft n’a pas expliqué précisément qu’elle était la méthodologie qu’elle avait employée pour arriver à de pareils résultats. Tout ce que l’on sait, c’est que ces navigateurs avaient pour tâche d’effectuer la lecture d’un flux vidéo, et que dans le cas d’Opera, le mode d’économie d’énergie était activé. Microsoft a d’ailleurs présenté deux tableaux dans son article sur le sujet, et Opera brillait par son absence sur celui concernant la consommation énergétique moyenne, fort probablement pour présenter Edge sous un plus beau jour.
Opera a donc effectué ses propres tests par le biais d’une routine automatisée qui a visité une série des plus populaires sites web en simulant une interaction avec ceux-ci, soit un comportement qui se rapproche davantage de la réalité selon Kazmierczak. L’entreprise fournit également la méthodologie qu’elle a utilisée afin de permettre à quiconque de reproduire la même expérience pour des fins de vérifications.
Ainsi, la version destinée aux développeurs d’Opera (39.0.2248.0) dont le bloqueur de publicité natif et le mode d’économie d’énergie étaient activés parvient à survivre 22% plus longtemps qu’Edge (25.10586.0.0) sur un ordinateur portable propulsé par la version 64 bits de Windows 10.
«De telles comparaisons ne refléteront jamais parfaitement la façon dont les gens naviguent, mais il existe des façons de rendre certains tests plus fiables que d’autres. Par exemple, vous pouvez utiliser une variété de sites différents (portails vidéo, sites d’actualités, et cetera) pour imiter la façon dont les gens consultent le Web. Vous pouvez aussi utiliser un algorithme spécial qui fait défiler les pages de ces sites d’une manière similaire à ce qu’un utilisateur réel peut faire.»
This test turned on an ad blocker, which is off by default. Not loading+rendering the same content in all browsers. https://t.co/fKTWxqkUuq
— Kyle Pflug (@kylealden) June 22, 2016
La réponse de Microsoft n’a pas tardé. «Ce test a activé un bloqueur de publicité, qui est inactif par défaut», a déclaré Kyle Pflug, développeur pour Microsoft. «Le même contenu n’a pas été téléchargé et rendu à travers tous les navigateurs.»
Selon vous, qui a raison?