Douleurs, sautes d’humeur, gain de poids, ballonnements, crampes abdominales, voire mal de dos font partie des symptômes évoqués par de nombreuses femme à l’approche des règles. Des symptômes encore peu pris en charge car considérés comme faisant partie d’un cycle naturel chez la femme. Si, en effet, pour la majorité des femmes, ces symptômes sont relativement bénins et ne vont pas impacter réellement la qualité de vie, en revanche, pour 15% à 20% des femmes, ces symptômes sont assez sévères pour entraver les activités du quotidien et sont conformes aux critères cliniques du syndrome prémenstruel. Par ailleurs, 3% à 8% des femmes vont présenter des symptômes émotionnels sévères. Pourtant, à ce jour, l’étiologie de ces symptômes prémenstruels, plus ou moins sévères selon les femmes, reste mal comprise. Des études ont évoqué les fluctuations hormonales, cette étude, de l’Université de Californie, Davis, a regardé précisément le rôle de l’inflammation.
L’étude a analysé les données de 2.939 femmes participant à la cohorte of Women’s Health Across the Nation (SWAN), afin d’évaluer l’association entre les niveaux de CRP et la sévérité des symptômes périmenstruels (anxiété / nervosité, changements d’humeur, crampes abdominales, mal de dos, douleur, douleur musculaire, augmentation de l’appétit, gain de poids, ballonnements, maux de tête…). L’analyse révèle une association significative entre un niveau de protéine C-réactive (CRP) élevé et les symptômes physiques prémenstruels évalués dans l’étude. Les chercheurs soulèvent l’éventualité d’une dysfonction immunitaire contribuant à l’inflammation chronique qui précèderait l’apparition des symptômes prémenstruels.
Des anti-inflammatoires contre l’inflammation associée aux règles ? En conclusion, les auteurs appellent à de plus larges études prospectives permettant d’évaluer directement les niveaux de facteurs inflammatoires au moment de l’apparition des symptômes prémenstruels et permettant de déterminer l’efficacité de traitements ciblant les voies inflammatoires pour réduire la sévérité des symptômes.
Les symptômes prémenstruels sont-ils un marqueur d’autres pathologies inflammatoires ? Enfin, se pose en effet, avec ces nouvelles données de lien entre l’inflammation et les symptômes de prémenstruels, la question d’une étiologie commune de ces symptômes avec d’autres conditions liées à une inflammation chronique, telles que l’hypertension, les maladies coronariennes et le diabète de type 2. Certaines études ont en effet déjà suggéré une association entre ces symptômes prémenstruels et un risque accru d’hypertension. A suivre donc, d’autant que cette hypothèse suggèrerait alors un double bénéfice, à court terme et à long terme, des thérapies ciblant l’inflammation.
Source: Journal of Women’s Health
May 2, 2016 doi:10.1089/jwh.2015.5529 The Association of Inflammation with Premenstrual Symptoms
June 7, 2016 doi:10.1089/jwh.2016.5937 Chronic Inflammation and Premenstrual Syndrome: A Missing Link Found?