Emmanuel Macron est-il déjà has been ?

Publié le 22 juin 2016 par Délis

La Macronmania est-elle déjà une mode passée ? En politique comme en prêt-à-porter, on passe vite d'une mode à l'autre. Les engouements les plus intenses peuvent dégonfler à la vitesse d'un clic. Il semblerait qu'Emmanuel Macron n'échappe pas à cette loi. A l'apogée de sa popularité le 8 mai lors de son discours en hommage à Jeanne d'Arc, le ministre de l'économie amorce une chute dans les sondages au mois de juin. Tous les instituts d'études montrent une baisse importante de sa popularité en ce début d'été.

Dans le baromètre de l'IFOP pour Paris Match et Sud Radio, Emmanuel Macron perd 12 points de bonne opinion et dégringole à la 11 ème place des personnalités politiques préférées des Français avec plus que 43% de bonne opinion, juste derrière Xavier Bertrand[1]. De même, d'après le baromètre Ipsos/Le Point, 50% de la population a un jugement défavorable à l'égard de l'action politique de celui qui occupe Bercy depuis bientôt 2 ans, ce qui représente une hausse de 6 points d'avis défavorables par rapport au mois précédent (44%)[2].

Venant confirmer cette tendance, le baromètre politique de l'institut Odoxa pour la Presse Régionale, France Inter et l'Express indique que si 36% des Français soutenaient ou éprouvaient de la sympathie pour Emmanuel Macron au mois de mai, ils ne sont aujourd'hui plus que 29% à aller dans ce sens, soit un recul de 7 points en seulement un mois[3].

Sa cote d'avenir s'en trouve également en baisse : selon une étude TNS Sofres-One Point pour le Figaro Magazine, les Français sont 29% à vouloir le voir jouer un rôle important à l'avenir en juin, ce qui revient à une baisse de 5 points en comparaison avec son score du mois de mai (34%)[4].

Il n'est pas certain que la récente annonce du 1 er secrétaire du Parti Socialiste à propos de l'organisation d'une primaire à gauche en vue de 2017 fasse les affaires du ministre de l'économie dans son positionnement pour la prochaine échéance présidentielle. Le paradoxe Macron est qu'il séduit les Français au global et bien moins les sympathisants de gauche qui sont pourtant un passage obligé en cas de primaire. En effet, une enquête TNS Sofres-One Point pour le Figaro, RTL et LCI met en évidence que 22% des Français considèrent qu'il est le meilleur candidat pour porter les couleurs de la gauche en 2017, loin devant les autres candidats potentiels (10% et 8% d'entre eux placent respectivement Jean-Luc Mélenchon et Manuel Valls en premier)[5]. Cependant, les sympathisants de gauche placent Jean-Luc Mélenchon comme meilleur candidat (21%) qui distance ainsi Manuel Valls (12%) et Emmanuel Macron qui n'arrive que troisième, au même niveau que François Hollande avec qui il fait jeu égal auprès de ce segment partisan (11%).

Quelle stratégie va donc adopter le ministre de l'économie ? Il semblerait que l'emballement médiatique autour de lui se soit tari. Ce déclin pourrait être autant annonciateur d'une chute dans l'opinion plus franche à long terme que d'un petit coup d'arrêt afin de mieux rebondir au cours des prochains mois. L'annonce du bilan de la tournée porte à porte de son mouvement " En Marche " prévue pour la fin de l'été pourrait bien être un tournant pour la popularité du locataire de Bercy et lui permettre d'affiner sa stratégie en vue des matches politiques à venir.

[1] http://www.ifop.com/media/poll/3424-1-study_file.pdf

[2] http://www.ipsos.fr/sub-sites/barometre-politique/

[3] http://www.odoxa.fr/barometre-politique-leffondrement-se-poursuit-pour-lexecutif-et-samorce-pour-juppe-et-macron/

[4] http://www.tns-sofres.com/publications/barometre-politique-juin-2016

[5] http://www.tns-sofres.com/publications/les-francais-et-la-primaire-a-gauche