La chasse aux bonnes affaires n'attend plus les soldes" /> La chasse aux bonnes affaires n'attend plus les soldes" border="0" title="CONSO / ÉCONOMIE > La chasse aux bonnes affaires n'attend plus les soldes" />
Une passante devant une vitrine dévoilant les soldes d'été à Paris le 24 juin 2015 I AFP/Archives / FREDERICK FLORIN
"Les soldes ? Mais ils ont déjà commencé depuis au moins une semaine !", s'exclame Daniel Wertel, président de la Fédération du prêt-à-porter féminin (FFPAPF), à quelques jours de l'ouverture officielle. Le rendez-vous plus ou moins privées, autrefois minoritaires, est désormais devenu la norme. Au Printemps Haussmann, les soldes ont débuté le 9 juin dernier pour les porteurs de carte de fidélité. Même chose chez Camaïeu qui offre déjà 40% de réduction à ses clientes. Du côté des consommateurs, la dimension "soldes pré-soldes" est bien intégrée. Un sondage Odoxa pour Unibail montre que si 71% des Français comptent participer aux soldes d'été, ils sont également 51% à vouloir s'adonner aux ventes privées. Leur budget se réparti d'ailleurs quasi-équitablement entre ces deux évènements (172 euros pour les soldes, 160 euros pour les ventes privées).Un autre sondage Yougov/Ma Reduc indique que la proportion de Français qui attendent les soldes pour faire de bonnes affaires (46%) est désormais la même que celle de ceux qui préfèrent profiter des promotions ponctuelles. Près d'un Français sur deux (49%) estime que les soldes ne présentent pas un avantage notable, contre 30% qui assurent le contraire. "Les soldes ne sont plus vraiment un temps fort de consommation" pour un quart des Français "qui ne mobilisent plus forcément leur épargne" pour l’événement, indique une enquête Obsoco, citant à la fois la multiplication des offres de réductions, mais également le développement d'une certaine méfiance. Pour certains, les soldes sont perçues comme "un attrape-nigaud qui vous oblige à acheter ce dont vous n'avez pas besoin", indique le cabinet d'études. Une position que tempère Philippe Guilbert, directeur général de Toluna. C'est vrai que "les Français n'attendent plus les soldes avec impatience", avec une baisse de 1,4 point des intentions de participation, "mais une large majorité va quand même profiter des bonnes affaires".Envie de rattrapageAu Printemps Haussmann, la part des soldes dans le chiffre d'affaires global, reste relativement stable sur les dix dernières années, à 12%. "Cela reste un RDV important pour les consommateurs. La vraie différence, c'est que désormais on observe une concentration plus grande des achats. Ainsi, en 10-15 jours, le chiffre d'affaires des soldes est joué", note Pierre Pellarey. Fait notable cette année : les budgets apparaissent même pour la première fois en hausse depuis longtemps (+28,6% selon Toluna, +22,4% selon Yougov). Plus qu'un regain d'entrain pour l’événement ou une soudaine libération du pouvoir d'achat, cela résulte du fait que la "saison n'a pas vraiment commencé. Entre l'ombre des attentats qui continue à planer et la météo hivernale du printemps qui a coupé toute envie de s'acheter des bains de soleil et des robes légères, les consommateurs ont jusqu'ici très peu acheté de pièces estivales. D'où peut-être une envie de rattrapage", souligne Daniel Wertel. Selon lui, le chiffre d'affaires des commerçants du prêt-à-porter s'inscrit en baisse "de l'ordre de 6%".Le Printemps Haussmann constate un repli d'activité autour des -10%, notamment en raison de chute de fréquentation (-20%) des clientèles touristiques, notamment asiatiques, depuis les attentats. Le directeur du grand magasin veut néanmoins rester optimiste. "On a beaucoup de stocks pour répondre à la demande, les Français se montrent toujours sensibles aux réductions, donc tout cela pourrait bénéficier aux soldes. Si en plus la météo pouvait s'améliorer, on aurait des chances de faire de bonnes soldes", prédit-il. AF