Manipulations // De Shintaro Shimosawa. Avec Josh Duhamel, Anthony Hopkins et Al Pacino.
Hommage direct à l’affiche de L’associé du Diable, celle de Manipulations m’a étrangement donné envie. Je savais que je n’allais pas voir le film de l’année mais l’affiche a fonctionné et je l’ai trouvé même plus culottée dans la référence que beaucoup d’autres qui s’y frotte. Mais Manipulations n’est pas un Direct to DVD comme les autres. Simon Boyes (Témoin gênant) et Adam Mason (The Devil’s Chair) ont tenté ensemble d’écrire un thriller à tiroirs multiples et aux twists que l’on voit venir à des kilomètres. Jusque là, rien de bien nouveau dans le monde des thrillers que l’on peut directement consommer sur une plateforme VOD. Après tout, Manipulations ne demandait pas d’être un grand film et Shintaro Shimosawa, qui réalise ici son premier film, est notamment connu pour avoir été producteur sur The Grudge, mais aussi écrit des épisodes de Ringer (la série avec Sarah Michelle Gellar) et de Following (celle avec Kevin Bacon). Le CV du réalisateur est donc surtout intéressant pour son boulot de producteur dans le monde des séries, pas nécessairement pour son cinéma. Mais Manipulations est le thriller pop-corn du dimanche après-midi pluvieux : un joli casting qui cabotine un peu, rien pour réfléchir et le divertissement est lancé.
Ben est un ambitieux avocat travaillant pour le cabinet dirigé par Abrams. Il se met en tête d'attaquer le puissant dirigeant d'un gros groupe pharmaceutique et se retrouve alors impliqué dans une spirale de chantage et de corruption. Un véritable panier de crabes dont il ne pourra s’en sortir indemne.
J’ai même réussi à être surpris par un twist du film, celui de la fin, que je dois avouer je n’avais pas vu venir. Peut-être aussi car je ne pensais pas Manipulations suffisamment intelligent pour nous dégoter un dernier twist de ce genre là. Quoi qu’il en soit, le film évolue de façon très classique, suivant une trame que l’on connait déjà si l’on est un brin adepte de ce genre de films. Par ailleurs, Manipulations part un peu dans tous les sens à certains moments, échouant à nous captiver notamment entre l’affaire traitée par Abrams. On a l’impression que Manipulations veut être une sorte d’Erin Brokovitch, poser des questions sur les dangers des médicaments (et le film s’intéresse au premier abord à un scandale qui a de quoi ressembler à celle du Médiator) puis le film plonge dans tous les poncifs du petit thriller et c’est là qu’au fond les choses se gâtent. Car la première partie du film est plutôt sympathique et parvient même à donner à ses personnages de vraies idées. Puis la seconde partie fond dans le film facile, le thriller à tiroirs multiples qui tente de dégorger tout un tas de trucs en l’espace d’une petite heure bien torchée. C’est dommage car malgré un rythme parfois bien soutenu, cela manque de tout un tas d’éléments narratifs qui auraient pu aider le film.
Anthony Hopkins et Al Pacino, les papis du cinéma n’ont plus rien à prouver et ne cherchent donc pas à faire grand chose de neuf pour nous surprendre efficacement et c’est bien là le souci. Josh Duhamel n’a jamais été un brillant acteur mais il fait de son mieux avec ce qu’il a entre les mains. Parfois même aidé par Julia Stiles, Alice Eve ou encore Malin Ackerman, le film donne à ses femmes de rôles de plantes vertes qui sont loin d’être mérités. Elles pouvaient sortir le film de l’eau mais elles ne servent malheureusement à rien de vraiment passionnant. Finalement, Manipulations est donc un petit film qui ne marquera probablement pas les esprits mais qui sait saura peut-être séduire comme moi quelqu’un qui était d’humeur indulgente lors d’une après-midi pluvieuse.
Note : 5/10. En bref, un divertissement qui échoue par moment à délivrer mais qui, sans chercher l’ambition, fait le boulot pour lequel il semble avoir été produit : divertir.
Date de sortie : 24 août 2016 - Directement en DVD