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21 juin, fête de la musique mais pas des... Musiciens

Publié le 21 juin 2016 par Philippe Delaide

Sur France Culture, dans son billet économique de ce matin, Marie Viennot rappelle les aberrations du modèle économique actuel du secteur de la musique avec l'impératif de plus en plus fort pour les musiciens de s'auto-produire (ils seraient 55% maintenant), du fait de la baisse très marqué du nombre d'emplois chez les éditeurs et producteurs (-17% entre 2011 et 2013), tout cela pour obtenir des revenus de plus en plus faible de leur travail.

No money artist

Les musiciens professionnels récoltent les miettes en fin de chaîne de valeur. Deux exemples probants : selon Pascal Nègre, ex PDG d'Universal, un clip vu 16 millions de fois génèrerait 1 600 à 2 000 Euros pour les artistes qui se produisent dans ce clip (décalage de chiffres extrêmement surprenant, car 16 millions de vues c'est considérable sur youtube). L'ADAMI a calculé que les 9,99 € de forfait mensuel par abonné rapporteraient 46 centimes pour les artistes concernés et qu'ils devront se partager (à multiplier par le nombre d'abonnés tout de même, non précisé, mais enfin...). Deezer revendique 6 millions d'abonnés payants. Si on considère que 90% sont vraiment actifs, cela fait 0,46 € x 6M x 0,90 =2 484 000 € à se partager. Reste à savoir sur combien d'artistes (il y a 40 millions de titres en ligne sur Deezer).

Toujours,selon l’ADAMI, les sites de streaming déclarent reverser deux tiers de leurs revenus aux producteurs... qui, quant à eux ne reversent que 10% en moyenne à leurs artistes.

Il reste le "live", les concerts, pour compléter les revenus, le statut d'intermittent n'étant visiblement possible que si l'artiste cumule au moins... 40 concerts pour 10 mois (il a intérêt à avoir un bon tourneur !).


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