Par Florence-Elyse Ouellette
Vous êtes certainement très fébriles à vivre votre bal de finissants. Cette première occasion grandiose où on célèbre votre accomplissement. Cette enjambée entre la vie d’écoliers à celle de l’adulte que vous vous apprêtez à devenir. Les vraies choses se passent après le secondaire. Ça fait longtemps que vous l’attendez, ce sentiment de liberté. Oui vous avez certainement vécu de grands moments, accompagnés de perturbations, de changements, et gagné de la sagesse entre votre primaire et votre dernier jour du secondaire. Or, nous les parents, et parfois avec l’aide de vos enseignants, avons essayé de vous protéger le plus possible du fracas que vous vous apprêtiez à goûter, la face dans le mur. Maintenant, ce sera à vous de jouer que vous vous dites.
Parlons-en de ce bal qui marquera votre indépendance. Vous vous préparez certainement depuis plusieurs mois, ou vous n’y êtes pas encore et rêvez à votre tour à voir les photos des autres défiler sur les réseaux sociaux chaque fin de mois de juin. Les parents aussi les voient passer puisque c’est aussi un moment marquant pour nous. Vous rappelez-vous de ces larmes que votre maman a laissé perler sur ses joues le jour où vous avez mis les pieds à la maternelle ? Bien que vous les avez peut être aperçues, ces larmes n’étaient en fait qu’une mince fraction du sentiment qui frappait.
Comme le jour où on accompagne son enfant à la maternelle, on prend soin de déposer quelques mouchoirs dans son sac, pour prévoir le « coup ». La toute première fois que j’ai moi-même déposé ma fille à la maternelle, elle est sortie toute hâtive de la voiture, et est allée rejoindre le fils du voisin avec qui elle jouait depuis quelques années. À peine un « bye ». J’ai tenté de jouer la « maman cool » et de connecter avec elle dans sa joie « d’enfin » aller à l’école, mais j’ai été prise d’un sanglot incontrôlable qui faisait du bruit. T’sais celui qui te déforme la face et qui te fait larmoyer des yeux, du nez et de la bouche. C’était pas cute.
Et ce même sanglot, je l’ai connu à nouveau le jour du bal de mes filles. Elles filaient avec leurs sublimes robes qui les rendaient belles à l’infini, pressées d’aller rejoindre leurs amis. Une fois dans l’auto, seule, à nouveau ce déluge qui m’inondait le visage et me nouait le ventre.
Le jour où vous graduez, c’est ce jour où on doit aussi accepter que vous débuter votre nouvelle vie qui s’annonce remplie de vos aventures. C’est là aussi où on accepte malgré nous de laisser le vent gonfler vos voiles et vous laisser grandir. Ce jour où l’on remet les cordes de vos voiles à la vie et on espère très fort qu’elle saura bien vous guider.
Puis on espère aussi que ce sanglot ruisselant reviendra nous visiter le jour où vous marcherez vers l’autel, ou que nous tiendrons dans nos bras, pour la toute première fois, cette vie que vous aurez créée. À votre tour. Étouffés par ce même sanglot.