Mais si le nom évoque une peuplade locale, les boïates (et nom les boïens venus de Bohème avec lesquels on les a souvent confondus), La Teste n’a jamais été la « tête », la capitale de ce Pays de Buch (celle-ci s’appelait Boïos et se trouvait à l’embouchure de la Leyre), et ce ne fut, au Moyen âge, que le centre du Captalat de Buch (La Teste + Gujan + Cazaux).
Le sens de Teste est donc plus imprécis.Le mot «caput» peut se traduire par tête qu’il faut donc exclure, mais aussi, selon les auteurs, par extrémité (Quinte Curce) ou embouchure (Jules César).
Ce pourrait donc être l’extrémité du pays des boïens et donc peut-être le cap alors l’actuelle « île aux oiseaux » et repoussait l’embouchure de qui s’avance dans la mer, ce qui correspondrait au promontoire Sud-Nord qui englobait la Leyre au Nord-Ouest.
L’abbé Baurein, en 1786, parle du Cap de Buch évoquant nombre de géographes qui l’assimilaient avec le promontoire Curian,du grec Ptolémée. Mais à cette époque on ne pensait qu’au Cap Ferret.
D’autres, partant de Cicéron pour qui testa est une coquille de mollusque et d’Horace qui l’emploie pour l’huître, ont relié le mot aux huîtres effectivement consommées dès l’époque romaine.
Enfin certains considèrent que c’est un terme de relief. Il est vrai qu’avec ses dunes anciennes, c’était aussi le point le plus haut du pays de Buch.(Source Robert Aufan).
Son nom rappelle qu'elle fut il y a très longtemps la capitale des Boïens.
Elle fut construite après la destruction de la ville gauloise de Boios à Biganos. La ville ancienne a elle-même été plusieurs fois ensevelies sous les dunes, qui ne sont fixées en cet endroit que depuis le XIX° siècle. (Source Crehangec)
"Buch" provient du nom du peuple qui vivait dans cette région dès le VIIIe siècle av. J.-C. : les Boïates. Les déformations du latin parlé et du gascon ont donné naissance au terme Buch. En occitan gascon "Pays de Buch" se dit Païs de Bug
Seule la Teste a gardé l’extension « de Buch » dans son patronyme, mais autrefois, lorsque l’on se rendait en Pays de Buch par le Nord (venant des Landes médocaines), on traversait « le Porge en Buch » (la porte du Pays de Buch). Il en était de même pour « Salles en Buch » et « La Mothe en Buch ».
Arcachon, toponymie :
Cette petite forêt, «bos ou montanhas», en gascon, était à l’origine une «chênaie-pineraie» naturelle semblable à celle que l’on trouve actuellement dans la Grande Montagne de La Teste.
L’origine du nom : c’est d’ailleurs la présence des chênes qui est, très certainement, à l’origine du nom d’Arcachon. Il est apparu sous la forme d’«arcasson-arcaisson» au XIIIe siècle, vers 1205/1220, dans la Chronique dite saintongeaise(1): « Adonc s’en fui li rois de Bougie vers Arcaissom » (p.288) (donc les rois de Bougie -des Sarrazins, mais sans doute des Basques- s’enfuirent vers Arcachon). La forme -iss- correspondant au son -ch-, la prononciation était donc déjà la nôtre(2). Il viendrait de «cassanus »(3), mot latin d’origine pré-gauloise ou pré-indo-européenne, ce que le Baron Durègne de Launaguet avait, dès 1928, pressenti(4). Cette étymologie que Dauzat avait rejetée(5) (car il ne savait pas qu’il y avait eu des chênes à Arcachon...) est cependant contestée par Bénédicte et Jean-Jacques Fénié(6) qui rattachent le toponyme au suffixe «ixone» signifiant une brèche et pouvant ainsi évoquer l’estuaire de la Leyre. Il est intéressant de noter qu’à plusieurs reprises au XVIIIe siècle, notamment en 1748(7), la forêt d’Arcachon est appelée «Montagne de la Canau», c’est-à-dire la vieille forêt qui longe le chenal de «Techan ou de Bernet», principal exutoire de la Leyre. D’autres y ont vu une analogie avec kar, la roche. En effet, au XVIe siècle, le nom devient Carcassone ou Carcaxon, (x = ch) et sur les portulans, on peut voir de petites croix signalant un danger aux navigateurs. Plus que des brisants rocheux, ce devaient être des bancs de sable et l’analogie vient peut-être de là. Une dune en gascon se nomme roque ou règue.1) Jacques Clémens in: Bulletin de la SHAA, n° 2, juillet 1972.
2) Précisions communiquées par Jacques Plantey.
3) Jacques Bernard in: Le Pilat, la grande dune et le Pays de Buch, Arpège, 1983 ; et Dictionnaire
historique de la langue française sous la direction d’Alain Rey, Robert, 1992.
4) Durègne de Launaguet in: Arcachon, son histoire, son évolution, Librairie Générale, 1928.
5) A. Dauzat et Ch. Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France.
6) B. et J.J. Fénié in: Toponymie Gasconne, Sud-ouest Université, 1992.
7) Lamarque de Plaisance in: Réponse à Adalbert Deganne, B.M. Arcachon.
(Source bassindarcachon.com)
Biganos !
Quant à Biganos, chère et tendre ville de mon enfance, voici ce qu'on en dit :
"Boios puis Civitas Boiatum, ville des Baso Vasates, localisée au hameau de Lamothe.
L'itinéraire d'Antonin place la ville à l'embouchure de l'Eyre, ce qui indique que le cours de la rivière a peu changé au cours des âges.
Elle fut le siège d'un évêché dès le III° siècle, puis fut ravagée par les Vandales au V° siècle qui brûlèrent la ville et la forêt alentour, ce qui provoqua en quelques heures le déplacement du cordon de dunes. Les Baso Vasates installèrent leur nouvelle ville à la Teste-de-Buch." (Source Crehangec)
posté le 14 février à 23:05
Très intéressant tout cela...vive la culture!