Né sous X, Julien Chaumet lance un appel sur Facebook ©Julien Chaumet
Le message de Julien Chaumet est limpide, clair. Posté sur Facebook mardi dernier, l'appel à témoin du jeune homme de 26 ans est devenu viral : 22 000 réactions, plus de 95 000 partages. "Faites-moi juste gagner une famille. S'il vous plaît", demande le jeune homme."Hier, j'ai sauté"Un appel à l'aide pour retrouver sa maman que le jeune homme compare à un saut dans le vide : "à ce moment-là j'ai décidé de faire basculer ma vie comme jamais je ne l'avais fait auparavant". Le jeune homme, qui vit aujourd'hui à Toulouse, trouve refuge dans les mots. "J'ai écrit pour vider mon sac puis j'ai eu l'idée de poster un message sur Facebook car c'est une incroyable base de données", explique-t-il. Avec le soutien sans faille de sa compagne et de ses parents adoptifs, il poste un long texte dans lequel il explique sa démarche et demande l'aide des internautes. Ils seront nombreux à répondre à son appel. 95.000 personnes ont déjà partagé sont post en seulement deux jours."Combler un vide"Si Julien a été adopté par "des parents exceptionnels" et "aimants" qui ne lui ont jamais caché son histoire, il ne peut s'empêcher de ressentir la nécessité de connaître sa mère biologique. "Elle n'a peut-être pas eu le choix et je ne lui en veux absolument pas mais j'ai besoin d'un visage et de réponses pour me construire". Comme de nombreux enfants nés sous X, il a grandi en se posant des questions restées sans réponses. Pour l'heure, les seules informations dont il dispose au sujet de sa maman proviennent de son dossier au Conseil national d'accès aux origines personnelles. Il y est noté que cette cadette d'une fratrie de sept enfants lui a donné la vie à l'âge de 19 ans. Elle est Algérienne, mesure 1,57 m et a décrit son père comme un Brésilien de 21 ans qui était alors veilleur de nuit dans une grande surface. Ce père, Julien y pense souvent et souhaite également le retrouver. "Je pars du principe qu'il est beaucoup plus facile de retrouver une mère qu'un père mais j'espère qu'elle pourra m'emmener jusqu'à lui".LoiEn France, l'accouchement sous X est introduit en 1993 par l'article 326 du Code civil. Depuis ce droit est régulièrement décrié par les associations d'enfants nés comme tel. Certaines réformes ont déjà été envisagées par le passé, notamment après un rapport parlementaire préconisant l'instauration d'un "accouchement dans le secret", mais aucune n'a abouti. Julien dit, pour sa part, comprendre les deux points de vue tout en estimant que "les enfants doivent avoir le droit de connaître leur histoire". AF