Prièneest située sur l'embouchure du Méandre. Les ruines, bien conservées, se trouvent sur le territoire du village de Samum Kalesi, dans la province d'Aydin en Turquie
Selon la tradition, la cité est bâtie par Épytos, fils de Nélée et peuplée plus tard par Thèbes à l'initiative de Philotas. Les Priénéens passent pour être originaires d'Hélicé, en Achaïe. Elle devient un important centre religieux, comprenant notamment le Panionion, sanctuaire commun des Ioniens, dédié à Poséidon Héliconios, situé à quelques kilomètres de la ville. On y situe aussi un temple dédié à Athéna et un à Démeter.
Elle est prise par les Lydiens vers -631, puis les Perses en -546. Elle participe ensuite à la révolte des cités d'Ionie, qui conduit aux guerres médiques. En -450, la cité adhère à la Ligue de Délos et reste sous influence athénienne jusqu'au milieu du IVe siècle avant JC. Le conflit ouvert avec la cité de Samos prend fin, momentanément, en -442 par l'intermédiaire de cette ligue.
L'ère hellénistique voit la conquête de l'Anatolie par Alexandre le Grand, ce qui ouvre une période de refondation de la cité, dégagée de l'influence perse. En -334, Alexandre se rend à Priène où il fait une offrande au temple d'Athéna, alors qu'il assiège la cité de Milet non loin de là. La cité est ensuite successivement sous l'influence des Ptolémées, des Séleucides et de la royauté de Pergame (Attalides).
En -155, Priène est attaquée et incendiée par le roi de Cappadoce, Ariarathe V? désireux de s'emparer du trésor de la cité.
Les accords de -196 et de -188 visant à régler le conflit frontalier avec Samos, autour de la cité de Dryussa, sont inefficaces. Ce n'est que l'intervention d'un tribunal romain, en -135, qui permet une fin heureuse pour Priène, puisque la cité contestée lui revient.
À la mort du roi Attale III, roi de Pergame, en -133, Priène est rattachée à la République romaine, comme toutes les terres du souverain qu'il a léguées par testament. Connaissant une période de troubles liés à la piraterie, très répandue à cette époque, la cité retrouve sa tranquillité à la fin du Ier siècle avant JC, sous le principat d'Auguste. Mais, coupée de son accès à la mer, après que le bras qui la reliait au Méandre a disparu, la cité perd peu à peu de son attrait commercial et nombre d'habitants. À l'époque byzantine, Priène devient une cité épiscopale jusqu'au milieu du Moyen Age, période à laquelle elle est complètement désertée.
Les ruines, réparties en terrasses successives, ont fait l'objet de missions anglaises de la Society of Dilettanti en 1765 et 1868, puis ont été soigneusement menées par Theodor Wiegand (1895-1899) pour le musée de Berlin. La ville a été aménagée selon un plan rectangulaire, en damier. La zone escarpée fait face au sud, et l'acropole la domine de près de 200 m. La ville est ceinte d'un mur de 2 m d'épaisseur, avec des tours à intervalles réguliers et trois portes principales.
Sur les basses pentes de l'acropole se trouvait un sanctuaire de Déméter. La ville avait six rues principales d'environ 6 m de large, selon un axe est-ouest, et quinze rues d'environ 3 m de large, à angle droit et régulièrement espacées, délimitant un ensemble de 80 pâtés de maisons (insulae).
Les maisons privées étaient réparties par huit dans chaque insula. Les systèmes d'adduction d'eau et d'évacuation sont facilement discernables. Les maisons présentent de nombreuses analogies avec les plus anciennes villas pompéiennes.
Dans la moitié occidentale de la ville, sur une grande terrasse au nord de la rue principale et accessible par un bel escalier, se dressait le temple d'Athéna Polias, construit par Pythéos de Priène. Sous la base de la statue d'Athéna ont été trouvés en 1870 des pièces en argent d'Oropherne, ainsi que des bijoux, probablement déposés lors de l'attaque par le roi de Cappadoce.
Autour de l'agora, traversée par la rue principale, sont répartis des bâtiments municipaux : gymnase, théâtre, thermes... Des temples d'Isis et d'Asclépios ont été mis au jour. Au point le plus bas, à l'intérieur des murs, au sud, se trouvait un grand stade, lié à un gymnase hellénistique.
D'après Wikipédia