La scène YouTube est-elle assez importante au Québec pour mériter son propre festival? Voilà le pari que tentera de relever l’événement OhMyFest! qui doit rassembler la crème des vedettes d’ici sur YouTube et Twitch.
Cet événement, prévu les 16 et 17 juillet au Monument-National, est né de la collaboration entre l’agence Slingshot, qui représente une bonne partie des YouTubeurs «professionnels» d’ici, et le Festival Zoofest, un habitué des propositions culturelles sortant de l’ordinaire.
Parmi les créateurs invités de l’événement, on retrouve Emma Bossé, Mahdi Ba, GirlyAddict, ou encore PL Cloutier, Alexandra Larouche et Steelorse.
Au bout du fil, Gabrielle Madé, à la tête de l’agence Slingshot, explique que l’idée consiste à «créer des événements en direct pour favoriser les rencontres entre les YouTubeurs et le public». En gros, faire sortir les vedettes du petit – voire très petit – écran.
«Les YouTubeurs les plus populaires du Québec seront là : les créateurs qui font partie du Slingshot, bien entendu, mais nous voulions aussi que l’événement soit en quelque sorte “Le Slingshot et ses amis”. Nous avons d’ailleurs de bonnes relations avec plusieurs créateurs indépendants, ainsi qu’avec des YouTubeurs travaillant avec d’autres agences», mentionne-t-elle.
Parmi les créateurs invités, on retrouve Emma Bossé, Mahdi Ba, GirlyAddict, ou encore Emma Bossé, PL Cloutier, Alexandra Larouche et Steelorse. De la mode, de l’humour, des jeux vidéo… de quoi rassasier les plus mordus de contenu vidéo.
Croissance
Le Québec est-il bien représenté sur Internet? «La scène YouTube s’est développée un peu sur le tard ici par rapport aux États-Unis ou à l’Europe», reconnaît Gabrielle Madé. «Depuis 2015, toutefois, il y a un excellent momentum pour la scène québécoise, qui gagne de plus en plus de fans.»
Des YouTubers québécois lors de KARV, l’anti-gala en 2015 : Cam Grande Brune, Mahdi Ba, Alexandra Larouche, Emma Bossé, Simon Leclerc, Emma Verdé, Cynthia Dulude, GirlyAddict, Lysandre Nadeau, et PL Cloutier (Photo : Showbizz.net).
Ainsi, l’agence Slingshot, lancée il y a 10 mois, pouvait se targuer de compter environ 1,5 million d’abonnés pour l’ensemble de ses créateurs. Aujourd’hui, ce nombre a bondi à 2,5 millions. «Il y a encore du travail à accomplir pour nous faire connaître», concède Gabrielle Madé au téléphone.
Et pour alimenter cette entreprise de séduction numérique, les YouTubeurs québécois visent entre autres les adolescents. Mais les jeunes adultes consacrent eux aussi un nombre important d’heures au visionnement de contenu en ligne. «Il faut faire attention de ne pas porter de jugement et de parler de nivellement par le bas. Oui, le public adolescent, les 13 à 17 ans, sont là, mais les 20 à 30 ans sont eux aussi très présents.»
De fait, ce comportement n’est pas si surprenant. Dans sa plus récente fiche d’information sur les habitudes numériques des 18 à 34 ans, le CEFRIO mentionne que ces adultes de la généralisation Y passent 25,5 heures par semaine sur Internet, contre 20,5 heures pour l’ensemble de la population branchée du Québec.
Cet intérêt pour le Web permet même à plusieurs YouTubeurs québécois de vivre de leur travail en ligne. «La plupart sont là depuis des années», indique Gabrielle Madé. «Ce qu’il faut [pour réussir], c’est une constance dans le travail, et être authentique. Il est aussi nécessaire de produire du contenu toutes les semaines, voire plusieurs fois par semaine.»
En faire son métier
Est-ce à dire qu’il faudrait aujourd’hui suggérer aux jeunes de se lancer sur le Web pour faire carrière, plutôt que de viser la médecine, ou encore le sport professionnel? «On a environ les mêmes chances de réussir comme YouTubeur que de devenir médecin ou hockeyeur dans la LNH. Ce n’est pas le métier le plus accessible à l’heure actuelle au Québec. Mais de plus en plus de gens en vivent», indique Mme Madé.
Cette dernière se dit d’ailleurs satisfaite de la visibilité entraînée par l’annonce de la tenue du OhMyFest! «On savait que les médias traditionnels allaient recevoir ça comme quelque chose d’inusité. Leur réaction en fut une d’étonnement; ils se sont dit “Wow, la scène YouTube au Québec est déjà rendue à faire des festivals”.»
Pour les passionnés, ou les curieux, quelque 1 200 places sont disponibles pour les activités principales prévues au Monument-National.