Le petit établissement n'en est pas à sa première initiative dans le domaine, puisque, dès 1997, il créait, par exemple, un compte d'épargne spécialisé, dont 0,2% des dépôts sont versés à des projets en faveur de l'environnement. Et, l'an dernier, il a fondé la plate-forme « Baltic Sea Project », invitant tous les acteurs désirant s'engager pour la sauvegarde de la mer Baltique à se rassembler et coopérer afin de trouver des solutions innovantes aux immenses problèmes de pollution qui ruinent les écosystèmes.
La nouvelle carte de crédit « Baltic Sea » s'inscrit justement dans ce programme, en parfait alignement avec ses ambitions croisées de sensibilisation des consommateurs, d'incitation à la participation directe aux efforts et de prosélytisme auprès des autres entreprises des rives de la mer Baltique. Pour ce faire, elle combine 3 caractéristiques particulières. La première – et la moins originale – est d'être totalement biodégradable et fabriquée (par Gemalto) avec des matériaux d'origine « durable ».
Plus intéressant, toutes les dépenses effectuées avec la carte font l'objet d'une évaluation individuelle de leur impact environnemental (sous la forme d'équivalent en émissions de gaz à effet de serre), reportée sur le relevé mensuel transmis au client. L'idée avait déjà été esquissée par MasterCard en 2011 pour les cartes d'entreprises mais il ne semble pas qu'elle ait rencontré un grand succès. Ici, Ålandsbanken apporte une valeur supplémentaire en utilisant ses données d'analyse financière pour produire l'« Åland Index » qui sert de référence au calcul des émissions de 49 catégories de marchands.
Dans un effort pédagogique, la banque offrira aux porteurs de la carte un suivi de l'évolution des estimations mensuelles ainsi qu'une comparaison avec la moyenne nationale qui devraient les encourager à adopter des comportements plus vertueux. D'ailleurs, dans ce registre, la dernière partie de l'initiative consiste à proposer aux clients, toujours dans leur relevé de dépenses et très simplement, de compenser les émissions de gaz à effet de serre mesurées, soit par une contribution pécuniaire à un organisme dédié (local ou global, au choix), soit à travers des gestes de la vie quotidienne.
À l'ère post-accords de Kyoto et de Paris, toutes les institutions financières (dans le concert général des grands groupes internationaux) vont de leur couplet autour du développement durable. Malheureusement, derrière les stratégies superficielles, faites de communication plus que d'action, rares sont celles qui, comme Ålandsbanken mettent en œuvre des initiatives concrètes et pragmatiques, aussi modestes soient-elles. L'exemple mériterait d'être suivi, d'autant que, comme souvent dans ce domaine, les investissements nécessaires restent raisonnables, pour une valeur potentielle inestimable.