Présentation de l’éditeur : Elles portent rouge à lèvre et collier de perles, mettent de l’écran total y compris quand il pleut. Elles mijotent. Elles moulinent. Elles sirotent. Elles sacrifieraient tout pour leur mari, leur passion du papier peint, le déhanché de Beyoncé. Même les voisins gênants, même les concierges zélés, même leur belle-mère. Couic. Un geste malheureux, c’est si vite arrivé. Puis se recoiffent et enfournent le dernier plateau de cookies.
Féroce, déjanté, sensible, les nouvelles d'American Housewife brosse un tableau désopilant et cruel de la féminité.
Notre avis :
Dans la foulée de notre article de mardi sur les recueils étrangers de nouvelles à lire actuellement, un petit focus sur un autre recueil de douze nouvelles d’une romancière américaine peu connue, Helen Ellis- il paraitrait selon les dossiers de presse qu’elle est une joueuse de poker confirmée :o)- mais dont le plaisir de lecture est assez total.
On est pas loin des Desperates housewifes de la série du même nom avec ces femmes au foyer de l’Upper East Side à New York, issues d’un milieu social aisé, mais qui dont toutes au bord ou carrément du pétage de plomb.
Maniant l’ironie et un coté grinçant assez jouissif, Helen Ellis s’amuse à gratter sous le vernis de ces femmes a priori bien sous tout rapports, grinçantes, drôles et délicieusement déjantées sur la « difficile condition » des femmes au foyer Des personnages féminines toutes plus névrosées les unes que les autres, assez symptomatique d’une société américaine dans laquelle les apparences sont forcément trompeuses et où la représentation est primordiale.
On regrette que les personnages masculins n’existent pas ou très mal, mais ce portrait d’une société américaine remplie de névroses et de faux semblants est toutefois vraiment plaisant, grâce à la plume toujours alerte et doucement ironique d’Helen Ellis.
American Houerie
Helen Ellis
éditions de la Marinière. 18€