L’ex-ambassadeur du Chili en France, Patricio Hales, lors de sa venue à Rouen en août 2015 (photo Anthony Quindroit)
Accusé par une ancienne fonctionnaire ( de décembre 2014 à décembre 2015) de l’ambassade du Chili en France de harcèlement moral et, parfois, sexuel, l’ambassadeur Patricio Hales Dib a choisi de démissionner sans attendre les résultats de l’enquête administrative en cours. Il a signifié sa décision jeudi dans un communiqué : « Le ministères des Affaires étrangères, sur une dénonciation calomnieuse, a ouvert une enquête qui a fuité dans la presse. L’investigation s’est transformée en un spectacle public qui menace la paix et la tranquillité de ma famille », indique-t-il.
Alors que la présomption d’innocence reste de mise, l’ex-ambassadeur estime avoir été frappé par « une peine anticipée » et préfère ne pas attendre la fin de l’enquête « qui devrait le mettre hors de cause ».
Il dit aussi regretter que, « aujourd’hui, accusé quelqu’un de proche du pouvoir soit un plaisir énorme. C’est bien qu’il y ait un contrôle du pouvoir dans une démocratie, mais cela est mauvais quand ça sert à condamner avant une enquête. Faire écho de toute plainte, c’est presque condamner avant de juger et ceci est en train de devenir une pratique acceptable. La vie publique est ainsi aujourd’hui. » Contacté par téléphone, Patricio Hales n’a pas souhaité faire d’autres commentaires.
Dans un communiqué, la présidence et le ministère des Affaires étrangères ont indiqué que la démission intervenait pour « raisons personnelles » et ont salué le travail « de l’ambassadeur Hales pour le renforcement des relations bilatérales entre le Chili et la France. »
Nommé en avril 2014, cet architecte avait également été député de 1998 à mars 2014 (sous la bannière du parti de gauche Partido por la Democracia). Patricio Hales a reçu le soutien du président de son parti, Gonzalo Navarrete : « Patricio mérite notre soutien et notre respect sur une question qui est, pour l’instant, administrative », prévient-il dans les colonnes du quotidien La Tercera.
La fonctionnaire qui accuse le diplomate, a remis sa déclaration au ministère le 18 avril 2016. L’enquête administrative est toujours en cours.
La date du départ effectif de l’ambassadeur démissionnaire n’est pas encore connue tout comme le nom de la personne qui va lui succéder.