Architectures emblématiques de la modernité au XXème siècle, vestibules du monde aérien, entrées prestigieuses des villes, les aéroports se présentent aujourd'hui aux voyageurs comme des infrastructures de transit, articulés sur des logiques de flux, mais imperceptibles à force de se ressembler. Les aéroports s'offrent moins désormais comme des ponts tendus entre la terre et le ciel, comme le décor des micro-drames du départ et de l'arrivée, mais plutôt comme l'environnement routinier, ingrat, et contrôlé de logiques de circulation sans cesse plus développées avec la globalisation de nos économies et de nos sociétés.
Si l'aéroport est ce vortex vers lequel se précipite et converge tout un ensemble de fonctions, de représentations et de tensions de nos sociétés, il se présente pourtant comme un agencement lisse et neutralisé aux significations retenues, en suspens, ou même évaporées. Noyau opaque de la globalisation dont il constitue un decorum privilégié, tarmac du village global, l'aéroport est notre destination. C'est avec
Les aéroports se présentent aujourd'hui aux voyageurs comme des infrastructures de transit, articulées sur des logiques de flux, mais imperceptibles à force de se ressembler.
Les aéroports s'offrent moins désormais comme des ponts tendus entre la terre et le ciel, comme le décor des micro-drames du départ et de l'arrivée, mais plutôt comme l'environnement routinier, ingrat, et contrôlé de logiques de circulation sans cesse plus développées avec la globalisation de nos économies et de nos sociétés.
Par les logiques superposées de la surveillance et de la mobilité, du commerce et du départ, du local et du global, l'aéroport suscite pour le voyageur des expériences à la fois inédites et informulées. Il se constitue en laboratoire furtif de nos vies contemporaines où l'eau minérale est suspecte et dont les protocoles s'étendent à d'autres lieux, comme les grands magasins ou les musées. Il est à la fois familier et opaque, hyper-surveillé et vulnérable.
Alors que les aéroports sont très difficilement saisissables comme un tout pour le voyageur, tels des lieux ou non-lieux aux ramifications incertaines, l'exposition Terminal P interroge d'abord l'aéroport comme construction culturelle, comme infrastructure ordinaire de la globalisation où se juxtaposent dans un milieu régulé par un ensemble de technologies tourisme et surveillance, migration et commerce, terrorisme et art... Les catégories abstraites de la globalisation ici s'enchevêtrent et se concrétisent dans une architecture, des espaces, des circulations, des flux.
Commissaire de l'exposition : Franck Bauchard