BRUXELLES : Tous unis pour le piétonnier du centre ville

L'image était impressionnante ce jeudi 16 juin 2016 dans la salle de Milice de l'Hôtel de Ville de Bruxelles. En effet, la ville de Bruxelles (Yvan Mayeur, Bourgmestre, PS et Alain Courtois, Premier Echevin, MR), la Région de Bruxelles-Capitale (Rudi Vervoort, Ministre-président, PS et Pascal Smet, Ministre de la Mobilité et des Travaux Publics, SP.A) et le niveau fédéral (Didier Reynders, Vice-Premier ministre en charge de Beliris, MR) étaient réunis à la même table pour parler d'une seule voix du piétonnier du centre ville.

Au contraire des messages buzz de la DH de ses derniers jours, repris par l'ensemble des médias belges, le piétonnier n'est pas enterré, réduit drastiquement ou encore en danger d'abandon ! Au contraire, l'ensemble des personnalités présentes ont annoncé le tracé définitif du piétonnier et le début des travaux de ce dernier.

Fini la grande place de Brouckère
Après plus de 8 mois de tests et de nombreuses concertations et autres revendications (pro- et anti-), le projet de juin 2015 a légèrement été modifié.
Tout d'abord, la place de Brouckère aura deux voiries. J'aurais envie de dire que l'on revient à l'image du début du siècle dernier. Une place centrale avec des voiries de part et d'autre mais de manière moderne, c'est-à-dire que la voirie allant du futur The Mint au boulevard Adolphe Max ne permettra qu'aux véhicules autorisés de baisser les plots pour se rendre (principalement) à l'hôtel Métropole. C'est, en fait, le même dispositif que celui installé à l'arrière de la Monnaie pour atteindre l'hôtel Dominican.

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A la place de la fontaine que vous voyez sur la photo et qui se trouve maintenant dans les Halles à Saint-Géry, une œuvre monumentale moderne devrait être installée.

Conçue comme un espace de plain-pied, sans différence de niveaux, la place sera dotée d'un bouquet de grands arbres, de jets d'eaux, de grands bancs et de beaux espaces pour les terrasses. Le nouvel aménagement prévoit de la pierre bleue agrémentée de bandes en béton blanc. Des tilleuls seront plantés en bouquet sous lesquels des zones de repos seront installées.

La place sera éclairée par une ligne de 7 grands mâts de 9m dans le prolongement du boulevard E. Jacqmain avec plusieurs projecteurs orientables par mât permettant ainsi d'éclairer l'entièreté de la place avec un minimum d'obstacle au sol.

L'Hôtel Continental, bâtiment de référence, mérite de retrouver un véritable parvis. Ainsi l'accès au métro à cet endroit sera déplacé ver sale boulevard Adolphe Max. (extrait du communiqué de presse)

La place de Brouckère sera la première à bénéficier de travaux importants d'aménagement. Si le recouvrement en pierres bleues de la voirie ne devrait pas prendre trop de temps, c'est la rénovation de la station de métro et le renouvellement de l'étanchéité de cette dernière qui devraient impacter le plus les commerçants et les riverains. La durée des travaux est prévue pour 730 jours, soit 2 ans. Espérons que les délais soient maintenus et que ceux-ci ne s'éternisent pas comme sur la place Rogier. Gloups !

Sachez que Beliris, qui travaille en collaboration avec la Ville de Bruxelles, estime la durée des travaux pour la rénovation complète de la zone piétonne à 27 mois. Tout ne sera donc pas terminé pour les élections d'octobre 2018. Par contre, Didier Reynders a déclaré que le budget pourrait être moins onéreux que prévu selon les premiers devis réceptionnés.

Tracé corrigé
La plus grande modification du tracé vient du fait que la partie entre la rue des Teinturiers et la place Fontainas conservera une voie de circulation de voitures. En parallèle, la rue du Midi devient une zone confort où les voitures pourront donc circuler. Ces deux tronçons faisaient depuis longtemps partie des zones les moins intéressantes pour le piétonnier. La période de test avait prouvé leur manque d'attractivité pour les transformer en zone piétonne à 100%.

Une voie de circulation est prévue et sera bordée de trottoirs élargis et verdurisés. A Fontainas, la conception de cette place a été optimisée pour tenir compte des perspectives exceptionnelles courant d'un côté vers le Midi et de l'autre vers la place de Brouckère. Des zones de repos et de promenades seront aménagées. La place Fontainas est appelée à devenir un lien verdoyant entre les quartiers Saint-Jacques, Jardin aux Fleurs, Anneessens et Lemonnier. (extrait du communiqué de presse)

Les travaux se feront par phase. Après la place de Brouckère (jusqu'à la rue Grétry), c'est la place de la Bourse qui devrait faire l'objet d'un relifting complet. De plus, ces travaux se feront par tronçon. D'abord un côté de la voirie et puis l'autre afin de permettre aux véhicules de secours, aux taxis et aux livreurs de circuler.

La place de la Bourse se veut être un lieu de rassemblement joyeux dédié au divertissement et à la culture. L'objectif est d'accélérer les travaux de cette partie du chantier. Il s'agit d'un lieu unique, la rue Orts offrant une perspective exceptionnelle sur le bâtiment de la Bourse. Elle sera mise en valeur grâce à un miroir d'eau placé au sol. (extrait du communiqué de presse)

Conseil d'état
Cette bonne humeur commune était accompagnée d'une crispation palpable suite à la sortie dans la presse ce jeudi même de l'avis de l'auditorat du Conseil d'Etat. Si l'auditeur ne remet pas en question le piétonnier, il donne raison sur certains points aux commerçants du centre-ville qui avaient déposé en mars derniers des requêtes en annulation et en suspension à l'encontre des permis d'urbanisme délivrés pour l'aménagement du piétonnier.
Qu'est-ce que cela veut dire ? Si l'on prend en considération l'unité affichée cet après-midi où l'on imagine mal que le piétonnier ne voit pas le jour et d'autre part, l'impératif d'effectuer certains travaux comme l'étanchéité des stations de métro, on peut se dire que l'action au Conseil d'Etat ne ferait en fait qu'aggraver la situation par un report de plusieurs mois du début des travaux et donc le maintien de la situation actuelle ce qui serait catastrophique pour les commerçants.

Aucun politique présent ce jeudi à la conférence de presse n'a voulu commenter cette information pour deux raisons : tout d'abord car leurs conseillers juiriques n'avaient pas encore analysé toute la situation et rendu leurs avis. Ensuite, parce que l'avis de l'auditeur peut ne pas être suivi (mais c'est rare...) par le Conseil d'Etat qui rendra son verdict le 26 juin 2016. Affaire à suivre.