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ALIMENTATION et SOMMEIL : Les rythmes de la chrononutrition

Publié le 17 juin 2016 par Santelog @santelog

Le respect des rythmes alimentaires le jour et un temps de sommeil suffisant semblent avoir leur importance dans le contrôle du poids. Les normes sociales empiriques prennent tout leur sens dans les enseignements récents de la chrononutrition.

chrononutrition_920 Les horloges circadiennes régulent de nombreux processus, dont le cycle veille/sommeil, ce qui passe par une sensibilité à la lumière. Les interactions entre horloges circadiennes et nutrition – que l’on appelle chrononutrition – commencent à révéler les pièces d’un puzzle très complexe, lié au comportement alimentaire et à l’excès de poids. Dormir moins fait manger plus Cela fait plusieurs années que le sommeil est devenu un acteur reconnu de la balance énergétique. Plus précisément, le manque de sommeil induit des modifications du comportement alimentaire, conduisant à une surconsommation énergétique. Des effets qui passent par une augmentation de la ghréline et une diminution de la leptine, entre autres effets induits par la privation de sommeil [1] [2].Les expériences menées chez les animaux vivant la nuit (rat et souris) montrent que lorsqu’ils sont nourris pendant le jour (qui correspond pour notre horloge à la nuit), ils prennent plus de poids que lorsqu’ils sont nourris la nuit, et cela malgré une activité physique comparable [3].  

Travailleurs de nuit

Chez l’homme, de nombreuses observations menées auprès de travailleurs de nuit ont rapporté des comportements alimentaires modifiés, dont une appétence accrue pour les aliments gras et/ou sucrés. Le travail en équipe de nuit est en outre associé à un temps de sommeil plus court. Les employés qui travaillent la nuit ont ainsi un risque d’obésité plus élevé que ceux travaillant le jour [4].

Une étude portant sur le suivi pendant 20 ans de membres du personnel paramédical, avec un historique de travail nocturne, montre une association significative entre le BMI et l’exposition au travail nocturne [5].

Aujourd’hui, il a été démontré chez l’homme, que la restriction de sommeil a pour conséquence de favoriser le grignotage, d’augmenter le nombre de repas par jour et d’augmenter l’attrait pour les denrées de densité énergétique élevée, et de conduire ainsi à la prise de poids [6].

Trois repas le jour

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La structure classique des schémas alimentaires, avec 3 repas principaux par jour (matin, midi et soir) fait partie des normes sociales, mais elle a tendance à faiblir, au profit d’une alimentation plus continue, le jour comme la nuit. Une évolution qui semble potentiellement obésogène

Chez les animaux exposés à une alimentation trop grasse ad libitum, l’effet obésogène est diminué lorsque les apports alimentaires sont limités dans le temps, et cela à apport calorique égal [7]. Le foie est souvent utilisé pour étudier les effets de la prise alimentaire sur les horloges circadiennes, car c’est l’organe qui se synchronise le plus rapidement aux nouveaux rythmes.

Des travaux chez la souris montrent clairement que les alternances de périodes d’alimentation et de jeûne au cours des 24h influencent les cycles d’activité du foie. Et que le fait de manger tardivement le soir ou de grignoter la nuit altère la période de jeûne et la phase des horloges périphériques [8].

Nature du carburant alimentaire

Outre la fréquence et le moment (diurne/nocturne) de consommation alimentaire, les rythmes circadiens peuvent être altérés par différents facteurs alimentaires, comme la richesse en graisse de l’alimentation. La souris exposée à une alimentation grasse ad libitum dans l’obscurité pendant plusieurs semaines prolonge son rythme circadien locomoteur.

Lors de cycles normaux jour/nuit, une alimentation grasse peut modifier les rythmes alimentaires [9].

Il apparaît donc de plus en plus évident qu’une répartition de plusieurs repas au cours de la journée et un temps de sommeil suffisant constituent l’ossature du référentiel de ce que la chrononutrition peut avancer d’un point de vue scientifique, comme étant une facette contribuant à lutter contre la prise de poids.

Références :

  • 1 Taheri S. et al., PLoS Medicine, 2004.
  • 2 Chaput J.P. et al., Obesity, 2007.
  • 3 Arble D.M. et al., Obesity (Silver Spring), 2009.
  • 4 Bushnell P.T. et al., Ind Health., 2010.
  • 5 Griep R.H. et al., BMC Health Services Research, 2014.
  • 6 Chaput J.P. et al., Eat Weight Disord., 2015.
  • 7 Sherman H. et al., FASEB J, 2012.
  • 8 Kuroda H. et al., Sci Rep., 2012.
  • 9 endergast J.S. et al., Eur J Neurosci., 2013.

Source : Food in action

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