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En cas de Brexit le Royaume-Uni pourrait en outre être confronté à un sérieux problème de balance des paiements, en raison de l’importance de son déficit extérieur qui a atteint l’an dernier 5,2% du PIB britannique. « Le Royaume-Uni comble actuellement facilement ce déficit en important des capitaux étrangers, jusqu’ici dans de bonnes conditions de financement. Mais les choses pourraient brutalement changer s’il quittait l’Union. Les investisseurs se montreraient plus réticents à le financer, ce qui se traduirait mécaniquement par un renchérissement notable de ses conditions d’emprunt ». Dans un tel scénario, la livre britannique se déprécierait fortement, ce qui générerait rapidement des tensions inflationnistes. Jusqu’ici les entrées de capitaux de l’étranger compensaient les sorties de devises dues au déficit extérieur. « Un Brexit romprait cet équilibre et conduirait probablement à la fois à une perte de confiance des investisseurs à l’égard du Royaume-Unis et à une crise de la livre » estime Eric Bourguignon. Du côté de l’Union européenne, les séquelles d’un Brexit seraient davantage d’ordre politique qu’économique. « Il y aurait évidemment un impact sur la croissance économique européenne, mais moindre qu’au Royaume-Uni. Il faut surtout redouter les réactions politiques que le Brexit engendrerait au sein de l’Union européenne. Il ouvrirait de nouvelles brèches pour les eurosceptiques et marquerait un coup d’arrêt à la construction européenne ». Un tel environnement se traduirait par une volatilité accrue sur les marchés financiers internationaux. En conclusion, au regard de ces conséquences potentielles, le Royaume-Uni a bien plus à perdre qu’à gagner d’une sortie de l’Union européenne.
« Jusqu’ici, l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne ne représentait pas vraiment un handicap économique. Londres a obtenu de nombreuses concessions qui lui ont permis de conserver une grande autonomie. Il a ainsi conservé sa propre monnaie et une politique monétaire indépendante, en dehors de la zone euro. Le Royaume-Uni a pu aussi mener sa propre politique sociale et déroger à certaines règles budgétaires de l’Union » rappelle Eric Bourguignon. Au moment du vote, les Britanniques auront certainement cette équation en tête. Reste à savoir si cela les conduira finalement à opter pour un statu quo qui leur permettrait de s’épargner un choc économique.