Je rappelle que les tamaryokucha (il s'agit de thé vert étuvé) de M. Ôta sont assez singuliers dans la mesure où ils sont faiblement étuvés (chose rare aujourd'hui à Ureshino) et que leur malaxage/séchage en fait de véritables intermédiaires entre thés verts étuvés japonais classiques, et kama-iri cha, ce qu'étaient originellement les tamaryokucha (ou guricha).
Si le nez est nettement plus stimulé ici qu'avec les deux thés précédents, la liqueur reste légère, sans surcharge d'aômes, ni d'umami, même si c'est celui qui en possède le plus. En bouche, les arômes sont dans un premier temps fruités, dans la ligné du nez, puis in perçoit quelque chose de bien plus vert et végétal. Il n'y a cette fois absolument pas d'astringence.
En explorant les qualités très différentes de ces trois excellents thés, on comprend mieux comment est construit le blend n°2, on reconnaît d'où viennent chacune de ses saveurs. Tout en comprenant alors les points forts d'un bon assemblage, j'apprécie plus que jamais les thés de plantations uniques, non mélangés, pour leur personnalité, la manière dont ils sont aussi construits par leur défauts, et plus simplement, le bonheur à les déguster en comparaison. Et puis, rien n’empêche de faire ses propres petits mélanges dans la théière ! Néanmoins, en ayant goûté la totalité des thés de 1ère récolte de M. Ôta, ce qui inclut aussi les kama-iri cha, je comprend aussi que certain n'aurait pas grand intérêt pour eux-même, ou alors à des prix dérisoires, et qu'ainsi, du point de vu du producteur, ils ont une bien plus grande valeur comme accent ou complément dans un mélange.