Le 41 Penthièvre

Par Gourmets&co

Une table indispensable !

Alexandre Lallemode, propriétaire du restaurant, a eu l’avantage durant plus d’une dizaine d’années de travailler aux côtés de Christian Constant. On sait tout ce qu’a apporté et essaimé ce chef, formateur hors pair. Une école, un style, une approche, un respect des valeurs culinaires qui traversent les modes et surtout un sens aigu du travail en équipe.

Fort de cette expérience et avec son complice Alain Carrère, lui aussi ex-chef du Violon d’Ingres, il a ouvert il y a un peu plus d’un an, ce joli et cosy restaurant dans un quartier qui n’en manque pas. Le travail, la volonté de bien faire et de faire bien, a fait le reste. Une table originale, passionnante dans son approche, et des plats qui, en sortant de l’ordinaire et du commun, sont franchement délicieux. Toutes ces raisons, en font une table à découvrir sans plus attendre.

Entrées, poissons, viandes, fromages, desserts. Court, net, et efficace. Choix ramassé mais varié et finalement riche. Suggestions du jour en deux entrées et deux plats qui permettent une variation des plaisirs pour les habitués et les fidèles. On les comprend.

Justement, ce jour-là, une suggestion du jour à ne pas manquer : Darphin de pommes de terre, saumon fumé, perles d’Avruga. Rare, beau et bon. Le Darphin, c’est génial. Des pommes de terre taillées en julienne, sautées à la poêle puis passées au four, un final croustillant à l’extérieur et tendre à l’intérieur. Ici, très réussi, du saumon frais posé dessus, quelques œufs d’Avruga (hareng fumé), verdure et hop, une entrée superbe et savoureuse à souhait.
Plus simple et plus frais, une chair de tourteau est décortiquée, agrémentée d’un jus aux agrumes et rehaussée d’un croustillant de parmesan. Joli plat bien construit et fraichement délicieux.

Classique mais qui fait toujours plaisir, le Faux-filet de Salers, fourni par le voisin des Boucheries Nivernaises, est servi tranché, petite tombée d’échalotes, jus de cuisson et un joli tian de légumes provençal mais un peu tôt pour la saison, même en Provence.

Magnifique pièce que cette Noix de ris de veau cuisinée au Muscat (quelle bonne idée !) pour bien le laquer, accompagnée de carottes fondantes (quelle bonne idée !), et deux asperges vertes posées dessus… narquoises. Un très beau plat, puissant mais subtil.

Desserts à l’unisson, surtout pour les Fraises gariguettes façon Melba joliment tournées, un peu moins pour un compliqué Sablé breton en version tarte au citron meringué, qui fait regretter la version originale. C’est déjà pas facile de bien faire une tarte au citron et une meringue digne de ce nom, si en plus on se complique la vie, où va t-on ? Nulle part en l’occurrence.

Exigence et excellence à tous les étages : les vins au verre, bon choix et belles découvertes à faire, sont servis exclusivement en magnum, comme ce riche Château Coquillas 2013, en Pessac Léognan. Accueil parfait, service aux petits soins, sourires pas forcés, et mon tout fait une table indispensable. En prime, bientôt un bistrot la porte à côté avec des plats et des prix plus abordables. Un complément bienvenu. A suivre…

41, rue de Penthièvre
75008 Paris
Tél : 0143 59 23 99
www.au41.fr
M° : Miromesnil
Voiturier possible
Fermé samedi & dimanche

Carte : 65 € environ