Depuis l’apparition de nos chers et tendres bolides à quatre roues, ils ont tous été affublés des modifications les plus folles et saugrenues. Un mythe cependant fait toujours rêver, celle de la voiture volante. Alors, réalité ou fiction?
Des concepts de plus en plus crédibles
Quelles que soient leurs formes, les voitures volantes ont toujours été un subtil mélange, ou pas, d’avions et d’automobiles.
Ce ne sont pas les concepts qui manquent. Des premiers balbutiements de la mécanique jusqu’aux idées les plus futuristes dernièrement, il y en a pour tous les goûts, mais malheureusement pas pour toutes les bourses. Voler, comme en avion, coûte cher. Comme toute nouvelle technologie, les premiers concepts crédibles demeurent encore inaccessibles pour le commun des mortels (c’est à dire les fameux 99%), mais les progrès des voitures électriques via des moteurs et des batteries plus efficients et des systèmes de navigation offrant l’autonomie sont en train de changer la donne.
Certes, l’hélice reste toujours le meilleur moyen de se déplacer dans une masse d’air, même si quelques «têtes brûlées» n’hésitent pas à tester d’autres solutions de propulsion. Quelles que soient leurs formes, les voitures volantes ont toujours été un subtil mélange, ou pas, d’avions et d’automobiles. La preuve avec ces quelques concepts issus de l’imaginaire de doux génies que l’on pourrait aisément qualifier de «fous volants 2.0».
Des fous de moins en moins fous
On rêvait depuis des lustres d’avoir des voitures électriques autonomes et nous sommes à la veille d’en voir régulièrement sur nos routes. En sera-t-il de même avec les voitures volantes? Sous la loupe d’ingénieurs plus ou moins zélés depuis de nombreuses années, les premières solutions de voitures volantes n’étaient guère rassurantes. Ailes pliables, roues minuscules et caractéristiques peu glorieuses pour des moyens de transports dits révolutionnaires, les concepts de voitures volantes ont longtemps été la risée de la population comme l’avait pu l’être les premiers trains ou avions. Que voulez-vous? Mieux vaut rire de l’inconnu, ça fait moins peur.
Le Skycar 400 de Moller.
De nos jours, finies les élucubrations de pseudo ingénieurs illuminés au fond de leur garage, des entreprises tout ce qu’il y a de plus sérieuses se penchent désormais sur le sujet. Après les Américains, Terrafugia ou encore Moller International, c’est au tour du Chinois EHANG de se lancer dans la course avec un concept encore plus futuriste mêlant harmonieusement les dernières technologies permettant une totale autonomie du véhicule sans même que le passager ait besoin de prendre des cours de pilotage. Car c’est en effet le problème de tous les autres concepts offerts pour l’instant. Ils requièrent tous sans exception un permis de pilote privé et heureusement! Quand on voit le niveau de conduite de certains qui ont pourtant passé le permis, j’aurai très peur de les voir au-dessus de ma tête!
L’idée de se déplacer en volant plutôt qu’en roulant fait de plus en plus d’émules. Loin d’être tous des inconscients ou de simples fieffés rêveurs, certaines personnalités ont même commencé à investir très sérieusement dans le concept. Le dernier en date? Nul autre que Larry Page, un des deux cofondateurs de Google qui a essayé d’investir discrètement, malheureusement sans succès, près de 100 millions de dollars dans Zee, une entreprise travaillant sur des concepts de véhicules autonomes volants. Ce n’est pas tout, il a aussi investi dans l’entreprise Kitty Hawk œuvrant sur des brevets de voitures volantes dont le président Sebastian Thrun est le père du programme de voitures automatisées de Google et fondateur de la division de recherche Google X. Évidemment, aucun d’entre eux n’a désiré commenter ces récents investissements.
Un avion? Un drone? Non, un véhicule volant!
Le EHANG 184 chinois peut en effet difficilement se qualifier de voiture volante puisque techniquement, il ne roule pas. Cependant, ayant une autonomie et un rayon d’action limité (environ 23 minutes à 100 km/h, soit 38 km), le 184 ne pourra pas être utilisé comme un avion, mais plutôt comme une voiture et on pourrait même pousser la comparaison avec une Tesla.
En effet, entièrement électrique, l’appareil asiatique ne dispose d’aucun système de pilotage d’avion ou de voiture conventionnel (lisez ici, pas de volant ni de manche à balai). Un siège, une tablette de 12 pouces et c’est tout. Une fois à bord, le passager n’aura qu’à sélectionner sa destination et le EHANG 184 se charge de tout le reste, du décollage à l’atterrissage. On se croirait presque aux commandes d’un drone, mais encore plus simple.
La tablette du EHANG 184. Oui, ça roule sous Windows 10.
Équipé de systèmes redondants afin d’éviter toute défaillance fatale, l’engin dispose aussi d’un système de communication crypté à l’aide d’une clé propre à chaque appareil. Avec une charge utile de 100 kg maximum pour l’instant, on pourra donc transporter une personne ou, pourquoi pas un gros colis. En cas de problème, l’engin (qui ne dépasse pas les 500 m d’altitude) se posera automatiquement sur l’espace adéquat le plus proche, en espérant que vous n’essayiez pas de rejoindre une île!
Évidemment, les questions de trafic aérien vont rapidement entrer en ligne de compte dès que cette solution sera adoptée par plus d’un nouveau fou volant. Et qui sait, d’ici quelques années, on se commandera un drone volant comme on appelle aujourd’hui un taxi, Uber et ses semblables?