La GPA divise à gauche. En décembre 2010, une tribune favorable à l'encadrement de la GPA publiée dans Le Monde avait été signée par 60 personnalités, dont l'actuelle ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem, la philosophe Elisabeth Badinter, le ministre du travail François Rebsamen et l'ex-ministre Aurélie Fillipetti.
Déjà, en juillet 2014, une lettre ouverte signée par Jacques Delors et Lionel Jospin (mari de Sylviane Agacinski) demandait publiquement à François Hollande de prendre position contre «l'admission par le droit des contrats de mère porteuse».
La pétition parue en début de semaine fait partie d'un appel international pour l'abolition de la GPA. Elle a été signée par des personnalités de toutes nationalités: Ruchira Gupta, une activiste indienne qui lutte contre le trafic des femmes dans son pays, Alice Schwarzer, cofondatrice du MLF et éditrice du magazine allemand Emma, mais aussi des mères porteuses «repenties» qui se battent désormais pour l'abolition.
Effort de mobilisation internationale
C'est le Corp (Collectif pour le Respect de la Personne) qui a relayé en France cette initiative lancée par le Center for Bioethics and Culture aux Etats-Unis. Le Corp est une association lancée en juin 2013, qui se donne pour unique objectif de lutter contre la gestation pour autrui. Proche de personnalités de gauche comme Marie-Joe Bonnet et Sylviane Agacinski, le Corp veut coordonner les réseaux féministes et de protection contre les droits de l'Homme en lutte contre les mères porteuses.«Le triptyque Bové/Onfray/Agacinski est révélateur du souci de cohérence de notre démarche. Les gauches écologiste, antilibérale et féministe doivent s'unir contre la marchandisation du corps des femmes», résume la présidente du Corp, Marie Jauffret, au Figaro.
Pourquoi se lancer dans une initiative mondiale? «L'interdiction française ne pourra tenir que si il y a un mouvement mondial abolitionniste. Il ne sert à rien d'interdire en France ce qu'on a le droit de faire à l'étranger», explique Marie Jauffret. «Nous demandons aux instances internationales de se positionner sur ce sujet primordial dans la lutte contre les violences faites aux femmes», ajoute-t-elle.
Les milieux féministes sont très mobilisés contre la GPA, en particulier en Suède, où le combat abolitionniste contre la prostitution gagné depuis longtemps trouve un relais dans celui contre les mères porteuses. En France, si on trouve peu de féministes pour la GPA (hormis la position d'Elisabeth Badinter), les associations féministes n'en font pas un cheval de bataille prioritaire."
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