Michel Temer I ©Antonio Cruz/Agência Brasil
Le président par intérim du Brésil vient d’être éclaboussé par un scandale de corruption. L'ex-dirigeant de Transpetro, une filiale de Petrobras, affirme que Michel Temer a participé au réseau de corruption qui a détourné plus de deux milliards de dollars (1,7 million d'euros) des coffres du géant du pétrole en dix ans. Sergio Machado, qui a passé un accord avec la justice pour réduire sa peine dans le cadre de cette affaire, a déclaré que le chef d'Etat par interim lui avait personnellement demandé "des ressources illicites" provenant de la corruption à Petrobras pour financer la campagne d'un député fédéral à la mairie de Sao Paulo, Gabriel Chalita, en 2012. Au total, Michel Temer aurait réclamé un montant de 1,5 million de reais (383 000 euros).Michel Temer démentSergio Machado affirme en outre avoir versé des pots-de-vin au président brésilien ainsi qu'à une dizaine d'hommes politiques, dont l'actuel président du Sénat et le ministre du Tourisme. Ces deux hommes sont membres du parti de centre-droit de Michel Temer, le PMDB. Michel Temer, qui dirige le pays depuis la mise à l'écart de Dilma Rousseff le 12 mai, a nié tout lien avec le réseau de corruption Petrobras. Il a affirmé, mercredi 15 juin, n'avoir "jamais" reçu de fonds électoraux illégaux, "ni pour lui, ni pour son parti et encore moins pour d'autres candidats".D'autres accusations pèsent contre luiAu cours des derniers mois, un autre délateur a accusé Michel Temer d'avoir "parrainé" deux politiciens impliqués dans le scandale Petrobras. La justice a également découvert des messages téléphoniques selon lesquels le président par intérim aurait reçu cinq millions de reais (1,3 million d'euros) d'une entreprise impliquée dans les fraudes. Michel Temer assure toutefois qu'il s'agissait d'un don "légal" pour sa campagne électorale. Les révélations de Sergio Machado pourraient donc fragiliser un peu plus le gouvernement mis en place par Michel Temer. En seulement vingt jours, le chef d'Etat par intérim a déjà perdu deux ministres, accusés d'entrave à l'enquête sur le scandale Petrobras. VF