Après la tempête récente d'Europavox ( The Last Shadow Puppets), une véritable nouvelle tempête est venue s'abattre sur la capitale française du rock. La Coopérative de Mai accueillait, en ce mardi 14 juin, l'un des duos les plus emblématiques de la scène rock anglophone.
Quelques instants auparavant, Un Orage s'était fait entendre dans la salle. Composé de Morgane Imbeaud (ex Cocoon, s'il est besoin de le rappeler) et Xavier Caux, ce duo électro a chauffé tranquillement la salle. Propre, lumineusement beau et classe, le groupe (un mix entre M83 et The Knife) a largement progressé depuis ses débuts et sa première partie d'Hollysiz en 2014. Seul hic, le manque de tube dans leur discographie, celui qui pourrait enflammer le public, même lorsque l'attente du groupe principal est forte. Et c'était le cas avec The Kills.
Il ne faut pas se le cacher, le public (présent dès 19h00) attendait avec impatience le retour des Kills, après 10 ans d'absence en Auvergne (en même temps, il faut la trouver sur une carte de France, cette région sans TGV et métro). Et ils ont fait le job ! L'entrée est sobre, sans artifices. Les lumières s'allument, le groupe arrive, Alison dit " Bonsoir ", Jamie prend sa guitare et c'est parti ! Le cœur se met à vibrer sur le tempo, quelque peu saturé, de " No Wow " et " U.R.A Fever ". Ça commence fort, très fort ! Alison bouge dans tous les sens. Jamie s'éclate comme un enfant avec sa guitare. Jamais les Kills n'ont sonné aussi rock, depuis qu'ils sont devenus (en live) un quatuor.
Sapés comme jamais (bon en fait, sapés comme depuis le début de leur tournée, hein), Alison lance un ou deux " Merci " tandis que Jamie préfère l'anglais pour les remerciements. Après moins d'une demi-heure, le duo nous a déjà proposé sa Masterclass de rock'n'roll attitude, à l'opposé des Puppets. Retenu, sobriété, classe, The Kills a tout bon, de A à Z, de leurs fringues à leur attitude, rien ne peut leur être reproché. Et il en devient même fatigant de voir un duo aussi magique, remplissant son seul rôle : donner du plaisir à son public. De la puissance d'un " Impossible Tracks ", on passe à la douceur de " Black Balloon " repris en chœur par les fans de la première heure. Les titres de Ash & Ice s'enchaînent : " Hard Habit To Break ", " Bitter Fruit ", " Days Of Why And How ", " Siberian Nights ".
Parfois plus pop sur le dernier album, le groupe le devient aussi, lorsque les premières notes de " Doing It To Death " se font entendre. En live comme en studio, ce single est plus qu'un tube. Il est le titre parfait pour les grands festivals. Il peut même être le " Plug in Baby " des Kills ! Malgré un public majoritairement calme, la fosse se déchaîne comme il se doit. Et nous sommes tout en admiration devant le plus beau couple rock du monde. L'admiration est même double, quand nous voyons les difficultés qu'a Jamie avec sa guitare, et qu'il agite sa main dans le vide, afin de calmer ses douleurs (pour rappel il ne peut plus jouer avec son majeur).
Au final, le groupe aura livré une performance au niveau de notre attente (même si l'on pourrait noter l'absence de " Cheap & Cherfull " ou " Love Is A Deserter "). Les baisers entre Jamie et Alison, le regard de feu et le sourire omniprésent d'Alison, la performance de Jamie à la guitare. Que dire de plus ? Nous sommes tous amoureux des Kills et la relation entre Alison et Jamie est jouissive.
Clou du spectacle, le rappel ! Alison interprète en solo " That Love " (lisez les paroles pour comprendre la puissance de ce titre), puis Jamie s'amuse à la guitare sur " Sour Cherry ", pendant qu'Alison, assise par terre, le contemple comme une enfant de 5 ans, groupie et amoureuse de son guitariste rock préféré. C'est à ce moment, que le désir de se réincarner en Alison Mosshart se fait le plus ressentir.
En attendant notre réincarnation, on vous remercie les chouchous pour ce formidable concert ! À dans 10 ans (enfin, si Claremont-Ferrand peut être plus visible sur la map des Kills, on est preneur, c'est long 10 ans !)
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