Ce recueil est un des derniers de Jean-Claude Pirotte, décédé en 2014.
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Un vol de pigeon s’abat
dans la rue où luit la pluie
la jument du vigneron
est morte au lever du jour
le deuil s’étend sur les monts
les bêtes les gens partagent
le temps des morts et l’hiver
mais chacun garde les yeux secs
chacun se tient au cœur de l’âge
et de si loin l’enfance encore
têtue anime les visages
avant de mourir à son tour
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toujours et toujours
la même musique
la rengaine des jours
le ronronnement triste
des tristes alentours
et le gris des bâtisses
et l’éternel retour
des médiocres supplices
de séjour en séjour
présumés rien n’existe
sinon le ciel autour
d’un fanal de lampiste
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Et voici un petit troisième, pour la route :
à l’origine des tempêtes
se trouve un verre d’eau
jamais nous n’entendrons
parler d’une tempête
dans un verre de vin