Au tournant du XXe siècle, une génération de peintres, auxquels il faut adjoindre Ferdinand Hodler et Arnold Böcklin, fournit une importante contribution à l'art européen. Certains de ces artistes sont des émigrants ou des " sans-patrie ". Parmi ces artistes citons Giovanni Segantini, italien du Tyrol du sud, qui s'installe à Saint-Moritz et peint les paysages ; Albert Trachsel, qui contribue à la peinture abstraite ; Félix Vallotton, Lausannois d'origine, naturalisé français en 1900, avec qui le mouvement des Nabis préfigure l'Art nouveau ; Giovanni Giacometti, le père d' Alberto Giacometti, célèbre sculpteur mais également peintre ; Max Buri, l'héritier d'Hodler ; Cuno Amiet, proche du groupe " Die Brücke ". René Auberjonois ou Louis Soutter ne sont pas populaires, ils ont emprunté des voies marginales et marquent l'art suisse d'une façon particulières.
Augusto Giacometti, cousin de Giovanni Giacometti, et Louis Moilliet sont, en Suisse, des précurseurs de l'art abstrait. Moilliet est un peintre du cubisme, un mouvement artistique qui s'est développé de 1907 à 1914. Il rencontre Paul Klee et August Macke et fera connaître Robert Delaunay et le cubisme à d'autres artistes suisses. Paul Klee est un artiste suisse majeur. Le centre Paul Klee à Berne est un musée qui lui est dédié.
Au XXe siècle, des artistes suisses se constituent en groupes : le " Rot-Blau " à Bâle, créé par Albert Müller, Hermann Scherer (tous deux morts jeunes) et Paul Camenisch, est proche des expressionnistes allemands, notamment de Kirchner ( Hans Stocker et Werner Neuhaus en feront également partie) ; ou " L'Allianz ", qui regroupe des artistes de l'abstraction concrète dont Zurich sera le centre. Le Bauhaus (un Institut des arts et des métiers en Allemagne - devenu, par extension, un courant artistique qui a suscité l'adhésion d'un grand nombre d'artistes d'avant-garde de toute l'Europe) est à la racine du mouvement concret de Zurich dans les années 1940. Max Bill est l'un des membres fondateurs de ce mouvement. Il adopte le terme " concret " pour " définir la notion qu'une œuvre d'art ne dérive non pas de la nature mais constitue plutôt une réalité autonome, composée de formes et de couleurs, constituant ainsi un objet destiné à un usage spirituel ". Il sera suivi dans ce mouvement par Sophie Taeuber-Arp et les artistes Camille Graeser, Fritz Glarner, Gottfried Honegger, Leo Leuppi, Max Huber, Richard Paul Lohse, Robert S. Gessner, Verena Loewensberg, Walter Bodmer...
En parlant du Bauhaus, on se doit également de citer Johannes Itten qui, de 1919 à 1923, y fut enseignant. Il prit d'ailleurs, dès son arrivée, une influence majeure sur l'enseignement de cette institution. Il a écrit plusieurs ouvrages théoriques, dont le plus célèbre est L'art de la couleur, publié en 1967.
Le mouvement Dada, qui s'est propagé dans le monde entier, est également né à Zurich avec, comme notable peintre helvétique Sophie Tauber-Arp. Le mouvement a inspiré l' art moderne, plus particulièrement le surréalisme, dont l'artiste suisse Meret Oppenheim fut un membre éminent (tout comme Alberto Giacometti en sculpture). Mais on peut citer d'autres peintres suisses surréalistes : Paul Klee, bien sûr, ou Otto Tschumi et Karl Ballmer. Jean Viollier eut également sa période surréaliste.
Des artistes suisses se sont également joint à des mouvements à l'étranger : Cunot Amiet a fait partie du " Die Brücke " allemand, Hans Erni du groupe français " Abstraction - création ", tandis que Le Corbusier fondait le purisme à Paris.
Une sélection d'autres artistes réputés : Johannes Itten, Hans Erni.
Galerie
Avec 198 peintres en autant de tableaux - et, hélas, toujours hélas, très peu de femmes (24) ; dont voici la liste : Alice Bailly, Marianne Von Werefkin, Louise Catherine Breslau, Irène Zurkinden, Sophie Taeuber-Arp, Helen Dahm, Verena Loewensberg, Camille Graeser, Petra Petitpierre, Janebé, Aloïse Corbaz, Eva Aeppli, Meret Oppenheim, Margrit Jäggli, Brigitta Malche, Klaudia Schifferle, Rosina Kuhn, Miriam Cahn, Karina Wisniewska, Christine Sefolosha, Silvia Bächli, Valérie Favre, Marisa Merz et Marianne Klein.