Par Thomas Haeflin - 15/06/2016 | 2:59
Pour Paul Kahn, le vrai danger d'un Brexit est à long terme, vu les nombreuses incertitudes sur ce à quoi ressemblera la vie du pays en dehors de l'Union européenne. Actuellement, certains sites industriels de Grande-Bretagne bénéficient directement du boom de l'activité de fabrication de certains avions de ligne comme l'A320, concurrent du Boeing 737 et qui se vend très bien. Ces sites sont parfaitement intégrés à la chaîne de fabrication du groupe répartie entre l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l'Espagne, illustration des apports du marché unique à l'activité du groupe.
Or, à l'avenir, en cas de Brexit, si Airbus est amené à choisir entre plusieurs sites européens, il pourrait placer de manière préférentielle ses investissements en dehors du Royaume-Uni. Le pays perdrait alors les emplois et les bénéfices liés à ces investissements. Or, ces emplois très qualifiés sont précieux pour le pays, et en particulier pour une région qui a souffert de la désindustrialisation. En dehors de la fabrication des ailes d'avions, les activités d'Airbus dans le Royaume-Uni sont très diversifiées, comprenant également la fabrication de satellites et d'hélicoptères. Un composant d'aile d'Airbus avait d'ailleurs été utilisé par le ministre britannique des Finances George Osborne sur un plateau de la BBC pour illustrer les risques économiques associés à un Brexit.
Le référendum pour le maintien ou la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne aura lieu le 23 juin prochain. Et les derniers sondages montrent que l'écart se creuse en faveur de la sortie du pays du Royaume-Uni.