Anne Hidalgo, Maire de Paris I ©AFP
En dénonçant une nouvelle fois "le choc" d'une perte de "près de un milliard d'euros depuis 2010" en baisse de dotations de l’État et hausse de répartition, la Maitre de Paris s'est réjouie d'une gestion marquée par "la sobriété en fonctionnement, la stabilité des taux des impôts locaux directs et le maintien de l’effort d’investissement en faveur du développement local". L'opposition a, elle, tirée à boulets rouges lors du Conseil de Paris tenu hier, sur les comptes administratifs et la maire de la capitale : "insincérité manifeste", "dissimulation", "mensonges", "illégalité".
Mme Hidalgo a ainsi vanté la "maîtrise accrue" des dépenses de fonctionnement, des taux des impôts directs locaux "stables" et des investissements à 1,4 md dont 361 millions pour le logement social. "Nous sommes parvenus à limiter les nouveaux emprunts à un montant de 740,5 millions en 2015", a estimé la maire qui note qu'avec "2.044 euros de dette par habitant, Paris demeure l’une des collectivités les moins endettées de France". L'opposition de droite est au contraire montée au créneau en dénonçant des "réserves propres qui s'amenuisent et avec elles, notre indépendance financière qui s'efface", a indiqué Nathalie Kosciusko-Morizet, membre du parti Les Républicains. "Notre épargne brute est passée de 581 millions d'euros à 261 millions en un an. C'est une chute de 55%". Le nombre d'années qu'il faudrait à Paris pour rembourser sa dette est en train "d'exploser", a ajouté Jean-Baptiste de Froment (LR) "de 7 ans à 2013 à 13 ans en 2017, avec une prévision pour 2017 à 18 ans".
Pour l'UDI-MoDem, Eric Azière a pointé une "pseudo-sobriété de fonctionnement et l'espérance trompeuse d'une stabilité fiscalité locale". "Vous devez sortir du non-dit, du déni, la réalité est très dure, vous avez mal géré les finances de la ville", a-t’il affirmé en dénonçant un "endettement galopant" qui pourrait se chiffrer en 2020 entre 7 et 8 mds d'euros contre 4,6 en 2015. L'opposition a fait notamment référence à un rapport le mois dernier de la chambre régionale des comptes qui avait pointé une "très forte" diminution de la capacité d’autofinancement de Paris, avec des capacités de désendettement "très au-dessus du seuil d’alerte traditionnel estimé à 12 ans". Il dénonçait aussi une stratégie budgétaire fondée sur l'emprunt. Moins sérieusement, en pleine séance consacrée à la sécurité, l'adjoint d'Anne Hidalgo en charge du Tourisme et des Sports, s'est fait épingler dimanche alors qu'il assistait en douce au match Espagne-République Tchèque sur son ordinateur. Interpellé sur son compte Twitter, Jean-François Martins n'a pas apprécié de se voir filmé et affiché sur les réseaux sociaux. Assurant prendre «son rôle très à cœur», l'ancien centriste a fait valoir auprès du groupe LR que "contrairement à vos élus, moi je suis en séance", s'est-il défendu... JB-M