Un candidat au baccalauréat lors de l'épreuve de philosophie au lycée Charlemagne le 15 juin 2016 à Paris I AFP / FRANCOIS GUILLOT
Cette édition est marquée par une série de possibles distractions ou complications : Euro de football, grèves de transport, sécurité renforcée... "Les transports, c'est horrible, ils auraient pu choisir un autre jour que celui du bac", s'indigne Manon, en terminale technologique à Nancy. "Mon train s'est arrêté en plein milieu de la voie", renchérit sa camarade de classe Lorraine. La ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem avait invité les candidats à "prendre leurs précautions" face à d'éventuelles grèves, tout en demandant aux directeurs de centre d'examen de "faire preuve de bienveillance" en cas de retard. Toujours à Nancy, Alice se dit bien préparée, ce qui ne l'empêche pas de stresser. "Dans une minute, je vais faire un malaise. C'est la peur de l'échec qui me met dans cet état.Généralement je suis angoissée mais là, comme en philo il n'y avait pas vraiment de choses à apprendre ou à approfondir, j'y vais un peu relax", dit au contraire Mouna, 18 ans, à Brest.Devant le lycée Ampère de Lyon, Céline, 16 ans, a "certaines appréhensions car les sujets peuvent être très vagues, très complexes comme très simples" en philosophie. La philo, "c'est coefficient 7, donc il ne faut pas se louper !", souligne Cassandre, en terminale littéraire à Strasbourg. Mathieu et Edouard, qui passent leur bac au lycée Bergson à Paris, ont, eux, participé à toutes les manifestations contre la loi travail. "On s'arrangeait pour réviser le soir après les manifs, mais avec les gaz lacrymo, ça fait un peu mal à la tête", raconte Edouard. Comme l'an dernier, les lycéens enchaîneront six jours d'écrits, entrecoupés par un week-end de pause.Dans un contexte de plan Vigipirate renforcé, les 675.975 inscrits à l'examen, âgés de 14 ans à 82 ans, ont été convoqués avec 15 à 30 minutes d'avance pour permettre la vérification des sacs et des identités "sans stress".Premiers résultats le 5 juilletLes proches des candidats anxieux de connaître les énoncés devront patienter jusqu'à leur publication officielle 1H15 après le début de chaque épreuve "pour respecter le principe d'égalité de traitement des candidats, y compris pour les retardataires autorisés à composer", selon le ministère. Les sujets de philosophie ont donc été connus à 09H15. La plupart des candidats de cette session sont nés en 1998, l'année où les Bleus ont remporté la Coupe du monde de football à domicile. Dix-huit ans plus tard, ils s'apprêtent à plancher pendant que la France accueille l'Euro-2016, source de frustration voire de distraction pour une partie des candidats. Le début du bac coïncide d'ailleurs avec le match France-Albanie, mercredi à 21H00, tandis que la rencontre face à la Suisse tombera dimanche à la veille d'épreuves qui pèsent lourd pour certaines séries comme les mathématiques en S ou les sciences économiques et sociales en ES. A Saint-Denis, ville du Stade de France, la fan zone est fermée durant les écrits pour ne pas gêner les candidates du centre d'examen dans le prestigieux internat voisin de la Maison d'éducation de la Légion d'honneur (100% de réussite au bac en 2015).
Pour les candidats musulmans, le bac coïncide avec le mois du ramadan où ils sont invités à s'abstenir de boire et de manger, des premières lueurs de l'aube jusqu'au coucher du soleil, soit durant 18 heures en cette saison. "Passer un examen n'est pas une raison valable pour abandonner le jeûne", selon le Conseil français du culte musulman. AF