La baisse du prix de l’or noir sera-t’elle durable ?" /> La baisse du prix de l’or noir sera-t’elle durable ?" border="0" title="MONDE / CONSOMMATION > La baisse du prix de l’or noir sera-t’elle durable ?" />
Image d'illustration ©maxPPP
Le cours du Brent (pétrole léger issu d'un mélange de production de 19 champs de pétrole situés en mer du Nord) a touché un plus haut de huit mois, à 52,86 dollars. En moins de cinq mois, il s’est envolé de 90%. Mais depuis quelques jours, le prix du pétrole décroche. Il est repassé sous la barre, symbolique des 50 dollars. La perspective de voir le Royaume Uni quitter l’Union européenne ("Brexit") se précise. Le référendum aura lieu le 23 juin prochain et certains sondages prédisent un vote en faveur de la sortie. La crainte du Brexit inquiète les marchés et le pétrole ne fait pas exception.Baisse liée à des raisons techniquesLe repli de l’or noir s’explique également pour des raisons techniques. Après l’impressionnante hausse de ces dernières semaines, rien d’étonnant à ce que le Brent accuse le coup. D’autant que son prix a été porté par plusieurs éléments exceptionnels : baisse de la production canadienne suite à d’importants incendies dans le pays, nombreux sabotages au Nigeria (perte de 250.000 barils/jour en mai), instabilité politique au Venezuela etc. L’exploitation des sables bitumineux canadiens a commencé à reprendre et des négociations au Nigeria laissent espérer une normalisation de la situation. Enfin, en Libye -en sous-production depuis plusieurs années- des avancées politiques sont en cours et permettent d’envisager une stabilisation du pays. Dans le même temps, l’Iran continue à augmenter sa production (+730.000 b/j depuis le début de l’année). L’exploitation de la République islamique devrait toutefois marquer le pas car sa production a désormais atteint la limite des capacités estimées par l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Enfin, les observateurs s’attendent à voir la croissance de la production américaine reprendre, réveillée par la hausse des prix.Hausse progressive jusqu'à 60 dollars le barilDans ces conditions, un maintien du cours de l’or noir autour de 50 dollars le baril au cours des prochaines semaines est probable. À horizon d’un an, nous anticipons toutefois une hausse progressive jusqu’à 60 dollars. Hier, l’AIE a confirmé que, selon ses estimations, le rééquilibrage du marché pétrolier était en cours. La demande devrait croître de 1,3 million de b/j cette année (contre +1,2 million estimés en début d’année). Du côté de l’offre, le Canada a supprimé jusqu’à 1,5 million de b/j au pire des incendies subis par le pays. Ces barils devraient rapidement revenir sur le marché. L’Agence est plus dubitative quant à la capacité du Nigeria et de la Libye à retrouver un niveau de production normatif. Au Venezuela, les graves difficultés économiques "pourraient affecter les opérations de l’industrie pétrolière". Enfin, l’AIE attend toujours une baisse de 500.000 b/j de la production américaine en 2016 (-900.000 b/j pour l’ensemble du monde hors Opep).Tuer dans l’œuf tout rebond significatif du prix de l’or noirPour 2017, l’AIE prévoit une nouvelle croissance de la demande de 1,3 million de b/j, une hausse de la production non-Opep de 0,2 million de b/j et une augmentation "modeste" de la production de l’Opep. Au total, les stocks de pétrole devraient diminuer très légèrement. L’Agence rappelle qu’en dépit du rééquilibrage en cours, l’immense quantité de pétrole actuellement stocké va devoir être épongée, ce qui risque de tuer dans l’œuf tout rebond significatif du prix de l’or noir. VF