Le 12 juin 2016, un dimanche soir, j’étais comme de nombreux parisiens sur la place Igor Stravinsky, à Paris, à l’appel de l’Inter-LGBT et du Centre LGBT Paris Île-de-France pour exprimer ma solidarité aux victimes de la tuerie d’Orlando. L’ambiance mêlait tant une profonde tristesse qu’une colère forte face à l’horreur : oui, nous avions envie de crier que nos amours seront toujours plus forts que leur haine ! Encore aujourd’hui, l’émotion est toujours immense face à un tel acte de barbarie.
L’homophobie tue. Jamais, sans doute, cette phrase n’aura eu un tel sens. Pour autant, l’homophobie et ses conséquences dramatiques ne sauraient se réduire à des meurtres, des passages à tabac, du sang… L’homophobie, ce sont des insultes, des remarques, des regards en coin et ce, au quotidien, c’est également le harcèlement vécu par de nombreux homosexuels sur les réseaux sociaux. Cette homophobie tue aussi.
L’homophobie, c’est vouloir dénigrer l’autre, le détruire, provoquer son isolement.
L’homophobie, c’est un jeune homosexuel qui a de trois à sept fois plus de risques de faire une tentative de suicide qu’un jeune hétérosexuel
Je veux le dire : la lutte contre l’homophobie est une urgence et dans cette lutte pour l’égalité, dans ce combat pour l’humain face à la haine, la mobilisation de tous les moyens étatiques me semble nécessaire : la répression bien sûr, mais aussi l’éducation et l’égalité des droits. Ces trois axes sont tout autant complémentaires qu’indissociables
Cette haine, c’est aussi celle de la Manif pour tous, ce groupuscule extrémiste qui, scandaleusement, a twitté « Nausée face à la haine et la violence » alors que pendant des mois, c’est la haine des homosexuels qu’ils ont prôné, c’est la « normalisation » de l’homophobie qu’ils sont affirmée, attisant ainsi une violence aveugle à l’encontre des LGBT. C’est aussi celle de Christine Boutin qui affirme sa compassion pour les victimes et dénonce la barbarie de ce monde alors qu’elle affirmait très récemment que « l’homophobie est une abomination ».
Je veux le redire : il n’existe pas d’homophobie ordinaire. Il n’existe pas d’homophobie banale. Il n’y a en fait qu’une forme d’homophobie : celle qui doit nous être insupportable et intolérable, celle que l’on doit combattre par tous les moyens.
Alors, si nous avions toutes et tous des raisons de défiler lors des Marches des Fiertés organisées en France tout au long de ce mois, en voici une supplémentaire, une qui, assurément, nous réunira toutes et tous : la mémoire des victimes d’Orlando.
Marchons. Montrons notre Fierté. Elle sera notre réponse face à leur haine.