Magazine Cinéma

Phénomènes – M. Night Shyalaman aime bien l’herbe…

Par Bebealien

Un jour comme les autres, un étrange phénomène se produit à Central Park. Les passants s’immobilisent soudain, commencent à bafouiller puis se suicident avec ce qu’ils trouvent sous la main. Le même phénomène se produit sur des échafaudages non loin, desquels les ouvriers sautent dans le vide… L’attaque déclenche une panique car tout le monde craint une attaque terroriste avec un agent bactériologique. Mais lorsque le phénomène s’amplifie encore, touchant d’autres villes, il faut bien se rendre à l’évidence : est-ce vraiment une nouvelle arme ou est-ce autre chose ? Elliot Moore, professeur de biologie va essayer de survivre avec sa petite famille le temps de comprendre ce qui se passe et de trouver une éventuelle solution.

Phénomènes – L’art de faire peur avec du vent…

M. Night Shyalaman fait partie de cette catégorie rare de réalisateurs qui ont tellement le melon qu’ils n’arrivent plus à passer les portes. Après un très sympathique Sixième Sens (mais qui a quand même plutôt mal vieilli), un pas mal mais un peu chiant Incassable, un vraiment bof Signs, un mauvais the Village et un encore plus mauvais (parait-il, je n’ai pas eu le courage de vérifier) La fille de l’eau… ce réalisateur pourtant doué continue sa dégringolade dans la médiocrité. Incapable de se remettre en cause et étant absolument certain de son génie, il récidive avec Phénomènes en proposant un film au pitch aguicheur mais à la vacuité totale.

Une affiche plutôt sympa, qui cache un film bien naze

Autant casser le suspens de suite puisque la communication sur le film a déjà bien défloré l’intrigue. Les phénomènes du film sont dus à la végétation qui se rebelle en secrétant une toxine qui rend les gens suicidaires. Cette toxine se déplace dans l’air et est donc mobile selon le sens du vent. Shyamalan se paluche donc en essayant d’effrayer la ménagère de moins de cinquante ans avec des bourrasques de vent. On a vu plus effrayant.

Mark Wahlberg sous-exploité dans un rôle de héros bien naze

De même, persuadé d’être un auteur génial, Shyamalan développe lui-même son script et nous pond des personnages dont la vacuité laisse songeur. Les héros sont incarnés principalement par un couple dans lequel on devine de la tension. En effet, madame ne cesse de dissimuler à son mari qu’un homme ne cesse de l’appeler. On s’attend à une banale histoire de coucherie… la vérité sera encore plus naze. Madame est en effet allé manger un tiramisu avec un collègue et n’ose pas le dire à son mari. Véridique. Une telle profondeur émotionnelle me laisse pantois. Et que dire de monsieur qui nous indique à un moment qu’il est allé dans une pharmacie acheter du sirop alors qu’il n’était pas malade, juste pour voir la jolie pharmacienne… C’en est trop. Trop d’émotion tue l’émotion. Bref c’est franchement ridicule. Même une production moyenne d’AB prod fait moins mièvre.

Zoey Deschanel, la femme qui mange des tiramisu ! Quelle dévergondée !

Et pourtant ca partait plutôt pas mal. Les dix premières minutes avec les suicides en série sont plutôt très efficaces. La tension monte, on cherche une réponse, on s’attend à un suicide collectif énorme… et puis rien. On a juste le droit à des gens qui courent dans des prés en criant « Attention ! Du vent ! » et qui soudain s’immobilisent avant de mourir en hors champ. Quelques meurtres face caméra restent néanmoins amusants (l’ours, la moissonneuse…) mais de manière générale on s’emmerde plutôt pas mal…

Mark et Zoey sont dépités. Ils s’enferment dans leur cave et refusent de tourner la suite d’un film aussi naze.

Phénomènes est en fait un résumé de la carrière de Shyamalan : bouffie d’orgueil et totalement vain. Ce n’est pas très souvent que je m’ennuie devant un film, mais lorsque l’histoire est utilisée n’importe comment, les rôles inintéressants, les enjeux quasi nuls, le message écolo indigne d’un gamin de cinq ans et que le tout revêt des prétentions autorisantes, j’ai envie d’aller botter le cul des producteurs qui ont autorisé la chose. Et pourtant on se prend à rêver de la dimension épique qu’une telle histoire aurait pu prendre. En effet comment lutter contre un ennemi invisible et néanmoins universel ? Le film aurait pu réserver des visions dantesques de populations entières se suicidant, s’intéresser à la survie dans un tel environnement et aux séquelles psychologiques engendrées… Mais non le script reste ultra paresseux et se termine en queue de poisson avec un message à deux balles. Bref, si vous avez envie d’économiser dix euros, allez voir autre chose.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Bebealien 53 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines