Belz, petit coin de Bretagne. Repaire de marins. Contrée isolée.
Marko Voronine y vient trouver refuge après un périple à travers l’Europe pour échapper aux conditions précaires que lui offre son pays, l’Ukraine. Oublier le passé, tenter de tenir le coup pour survivre et passer inaperçu.
Plus facile à dire qu’à faire quand on arrive dans un village où tout le monde se connait et que l’étranger, le différent n’est pas en odeur de sainteté.
Bon gré, mal gré, Marko va tout de même essayer de se fondre dans le paysage.
Travailler, affronter son mal de mer et les reproches dissous dans les mines des hommes et des femmes qu’il croise.
Échapper au mal alors qu’un meurtre est commis, ça commence à se compliquer…
Un texte policier écrit par un auteur qui réussit son coup d’essai avec un premier roman édité et qui remporte prix sur prix.
Une ambiance installée avec brio, pudeur et qui donne tout son sens aux personnages qui nous sont décrits page après page. Les troubles géo-politiques y sont abordés avec simplicité et les émotions nuancées ou plus brutes comme pour nous tenir en éveil.
Un roman policier qui sent les embruns, qui fouette le visage et burine notre esprit de mythes et légendes bretonnes qui s’entrelacent avec la culture de l’Est, bien présente au fil des chapitres.
On y découvre un univers propre aux marins, aux familles qui attendent, au commerce lié; criée, poissons vendus au retour de pêche. Loin des clichés communément répandus, on entre dans un monde particulier qui attire, fascine et effraie à la fois.
Emmanuel Grand a su mettre une force incroyable dans le personnage de Marko, immigrant désespéré mais pourtant combatif et tendre.
Un livre que j’ai vraiment apprécié et qui m’a donné envie de découvrir le deuxième texte d’Emmanuel Grand.
Terminus Belz, Emmanuel Grand, Liana Levi, 2013