Les chiffres sont pharaoniques : 26,2 milliards de dollars viennent d’être déboursés par Microsoft pour “racheter” LinkedIn et ses quelques 433 millions de membres (dont 100 millions seraient actifs).
Au-delà du débat sur la supposée “bulle”, ce rachat prouve une nouvelle fois que dominer l’accès aux relations des individus est devenu l’une des priorités pour tout business :
- il devient de plus en plus difficile d’émerger et de durer en tant que plateforme de mise en relation; les monstres historiques comme LinkedIn ont su atteindre des masses critiques d’utilisateurs tout en devenant de véritables “habitudes” pour chercher un job, s’inspirer, réseautter, mais aussi s’informer. A croire que les plateformes des mondes anciens (aka : y accèder via un profil personnel dénué d’un enjeu transactionnel ou structurel comme un compte électrique “intelligent”) ont atteint un quota maximum; ça pourrait être le cas quand on regarde la difficile acquisition de nouveaux utilisateurs par Twitter
- le réseau est à la fois vieux et “à jour” : une prouesse à la Facebook afin de disposer d’un historique de données hors du commun pour Microsoft et son phénix Office 365
- le réseau a su grandir avec ses utilisateurs en maintenant une raison d’y être, d’y rester, d’y revenir et même de recruter de nouveaux utilisateurs; en d’autres termes, les utilisateurs en place influencent suffisamment les autres individus pour les forcer à les rejoindre
De façon plus pratique, les organisations vont être obligées de faire voler en éclats :
- certains parefeux et autres interdictions d’intaller Skype, d’accèder à Facebook ou à LinkedIn : les départements IT vont rapidement bouder; et au passage, c’est un magnifique cadeau offert aux départements dirigés par les CDOs et autre “social business managers” dans leur conduite du changement
- la distinction monde privé / monde personnel : de façon pragmatique, il va être de plus en plus agaçant de gérer 2 identités différentes en ligne pour accèder aux services alors que les outils mettent à disposition des filtres de plus en plus précis sur les comptes; une révolution qui va faire fusionner gestion ou acquisition des talents vs besoins “fonctionnels” des organisations
De grands débats à venir autour du “social business“.