-W.A.
Matin insultant. Les deux ados de Chloë pêchaient par négligence. Le plus vieux refusait de prendre un vélo dans une journée organisée entre autre pour ça, sous prétexte que le casque rouge qui venait avec le gênait et de plus il était, sans raison, si en retard qu'elle devait aller le reconduire à l'école, ce qu'elle n'avait pas du tout prévu de faire. Sa plus jeune avait une attitude de marde et elle avait du lui confisquer son téléphone intelligent. Elle avait vu dans son visage avant qu'elle ne parte pour l'école qu'elle lui portait un dur coup et ça lui brisait le coeur à elle aussi.
Massacrante était alors son humeur.
Elle avait brisé l'écran de son propre téléphone intelligent et la compagnie qui devait la réparer l'avisait que la carte mère de ce téléphone était affecté et que le téléphone en entier, devait être remplacé.
Rien pour rallumer ses humeurs.
Le téléphone sonna de nouveau et une voix asiatique lui demanda. en anglais:
"Bonjour, est-ce bien Suzan Smith?"
"Non"
"D'accord, veuillez vous identifier s'il vous plait, quel est votre nom?"
"Marilyn Monroe"
Elle regretta d'avoir raccroché aussitôt. Elle aurait voulu rajouter avant quelque chose comme:
"Quand on appelle chez moi, on me connait. On sait donc dans quelle langue s'adresser en me parlant. Si vous voulez me crosser, faites le en français s'il-vous-plait et si vous avez le temps, prenez votre lèvre inférieure, monter-là par dessus votre tête et avalez très fort"
Dans un vox pop à la radio, elle entendait 2 personnes sur 4 répondre à la question:
"Pourquoi venez vous assister au Grand Prix?"
"Pour les femmes" et ça la virait complètement à l'envers. N'étais-ce pas la confirmation que cet événement de merde n'était qu'un
Non, Chloé méritait mieux comme journée, Et comme elle ne se supportait d'aucune manière, elle choisit de prendre congé au bureau. Comme ça. Pour déjouer la vie qui de toute manière la torturait de toutes les manières possibles.
Elle choisit de prendre une marche pour se changer les idées, mais encore là, alors que pendant plusieurs jours il avait fait au-dessus de 20 degrés, il faisait autour de 9 degrés celsius.
RIEN ne fonctionnait.
En tournant le coin de la rue, elle arriva face à face avec un pitbull.
"Non" fût le seul mot qui lui vint à l'esprit. Le pitbull était seul, il ne bougeait pas. Il était cambré. Prêt à attaquer. Il avait fermé sa gueule à sa vue, Comme si il réalisait qu'une proie nouvelle se présentait à lui. Sans hésiter une seule seconde, Chloé sortit son poivre de cayenne et lui aspergea aussitôt les yeux. Le chien devint fou. Il ne savait plus où donner de la tête et tournait sur lui-même. Chloé vit une grosse pierre au sol qu'elle aurait, en temps normal, eût beaucoup de difficultés à soulever, mais qui, avec l'adrénaline du moment, fût soulevé presque sans effort.
Elle planta ses bras bien haut dans les airs et pendant que le chien se frottait le visage au sol, elle tira de toute ses forces la lourde pierre, plus grosse que la tête du chien, sur son crâne, ce qui sembla tuer le chien sur le coup.
De ce seul geste. Chloé exorcisait tous ses démons du jour.
Mais surtout, elle vengeaient des centaines de victimes de ce rare animal jouissant de la liberté urbaine, capable de tuer un être humain.
Chloé resta sur place, inerte, incapable de bouger devant l'assassinat qu'elle venait de commettre, elle une mère de famille si douce.
Mais elle se sentit si libérée.
Si
Libérée.
Personne d'autre ne l'aurait aidé face au monstre.
Ces petits cafards du jour étaient psychologiques.
Celui-là avait des crocs et puait la mort.
Elle ne se reconnaissait pas cette humeur qu'elle ne revivrait jamais plus.
Mais elle la savoura pleinement, en l'absence de tout témoin.