Cet essai de phase I de l’Université de Californie – Los Angeles (UCLA) suggère maintenant cette nouvelle option pour les patients atteints de cancer de la prostate : la chaleur du laser. L’ablation laser qui consiste en l’application focale de la chaleur par laser à la tumeur se révèle une technique » praticable » et » sécure » chez les hommes atteints d’un cancer de la prostate à risque intermédiaire. Ces résultats, présentés dans le Journal of Urology, montrent en effet l’absence d’effet indésirables sévères sur la fonction urinaire ou sexuelle 6 mois après la procédure.
La technique utilise l’imagerie par résonance magnétique (IRM) afin de guider l’insertion d’une fibre laser dans la tumeur cancéreuse. La chaleur du laser détruit le tissu cancéreux. Une étude de suivi, présentée à la réunion de l’American Urology Association (mai 2016) montre également la faisabilité du transfert du traitement en pratique clinique, via un dispositif spécial, développé à l’UCLA, qui combine à la fois l’IRM et l’échographie. Grâce à ce dispositif, 2.000 biopsies ont été effectuées ce qui ouvre la voie au traitement par ablation, sur le même principe : » Si nous pouvons insérer une aiguille dans la tumeur pour effectuer la biopsie, pourquoi ne pas insérer une fibre laser dans la tumeur de la même façon pour l’éliminer, écrivent les auteurs.
La technique laser, connue sous le nom d’ablation laser guidée par IRM se révèle efficace dans d’autres études. Les chercheurs suggèrent qu’elle pourrait améliorer les options de traitement et les résultats pour les hommes traités pour un cancer de la prostate, un cancer généralement traité par chirurgie et/ou radiothérapie, avec des effets secondaires fréquents et sévères, dont l’incontinence urinaire et la dysfonction érectile. Ici, la technique s’apparente à une tumorectomie, comme celle pratiquée pour un cancer du sein. Au lieu d’enlever l’organe, la technique permet de cibler seulement la tumeur, à l’intérieur. Et c’est l’IRM qui permet d’améliorer la capacité à cibler, au laser, de manière si précise, avec, en plus des ultrasons en temps réel qui localisent encore plus clairement la tumeur.
Dans cet essai, 8 patients, atteint de cancer de la prostate ont subi ce type » d’ablation « , sans effets secondaires graves, même si un suivi de plus long terme est encore nécessaire. La seconde étude qui a testé le procédé chez 11 autres patients en contexte clinique confirme une bonne tolérance -sous anesthésie locale- et sans aucun effet secondaire.
ØA 4 mois de suivi, les patients ne présentent aucun changement dans la fonction urinaire ou sexuelle.
Cette thérapie focale fournit ainsi un compromis entre la prostatectomie radicale et la surveillance active, ou » entre ne rien faire et perdre sa prostate « .
Un concept nouveau et excitant pour le traitement du cancer de la prostate, qui doit néanmoins encore faire ses preuves par des études plus larges, avant d’obtenir une autorisation de l’Agence américaine.
Rappelons que chez les hommes, l’incontinence suit fréquemment la chirurgie du cancer de la prostate. On estime que 65% des hommes continuent à souffrir d’incontinence 5 ans après leur chirurgie, avec des répercussions physiques et émotionnelles. Pourtant, il existe différents modes d’intervention, en fonction de la sévérité et la durée des symptômes post-opératoires, dont un, trop fréquemment négligé, la pratique d’exercices des muscles pelviens. Et, durant la période de réadaptation, les hommes ont aussi à leur disposition des protections spécifiquement adaptéesà l’anatomie masculine.
Source: Journal of Urology June, 2016 DOI: doi.org/10.1016/j.juro.2016.05.113 Final Results of a Phase I/II Multicenter Trial of WST11 (TOOKAD® Soluble) Vascular-Targeted Photodynamic Therapy (VTP) for Hemiablation of the Prostate in Men with Unilateral Low Risk Prostate Cancer Conducted in the United States (Visuel UCLA)
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