Denise étant revenue sur la place de la mairie le samedi matin pour nous vendre ses produits frais , je lui ai acheté des cerises délicieuses et de toutes petites pommes de terre que je décidai de faire cuire comme autrefois …ou presque.
C’est de cela que veux vous parler : Avant les années 60 , date à laquelle Ampus commençait à se moderniser , les femmes d’Ampus faisaient cuire leurs plats au four du boulanger, le dernier à accepter cette pratique – gratuite – était Raymond Castillon.On allait au four avec son plat préparé, on l’enfournait, on le laissait le temps voulu et on revenait le chercher pour le repas de midi. Tomates et courgettes farcies, pommes de terre dans un plat avec juste un filet d’huile d’olive et une pincée de sel , lapin entouré de pommes de terre et aromatisé de bonnes herbes de Provence, etc…C’était gratuit ! On profitait de la chaleur qui avait cuit le pain , il fallait refermer le four et la porte qui donnait accès au four . Tout se passait bien, les femmes qui apportaient leurs plats à cuire étaient les clientes de la boulangerie.
Et puis ça se détraqua :la porte du four était mal fermée laissant la chaleur partir et laissant la colère du boulanger exploser..Il y eut des femmes non clientes qui voulaient profiter de l’aubaine sans rien débourser; il y eut quelques vols et , ce qui devait arriver arriva : le boulanger décréta qu’on ne ferait plus cuire de plat dans son four. Une coutume d’Ampus qui disparaissait.. Je me souviens très bien des bons plats que maman -Henriette Dauphin – préparait. C’est en souvenir de ces moments heureux que j’ai essayé de retrouver le goût de ces petites pommes de terre si simples et si bonnes. Cuites dans mon four elles n’avaient pas le goût d’antan, mais bonnes tout de même.