Explosion de mpila, des cœurs encore chaud

Publié le 04 mars 2016 par Dress @lamouka_blog

Pour ceux qui ne savent pas, voilà la petite génèse : le 4mars 2012, un dépôt de munition a explosé à mpila, un quartier très populaire de Brazzaville.

Aujourd’hui, pour ceux qui me suivent sur les réseaux sociaux, je ne me suis pas prononcée sur le sujet par ce que soit je me taisais soit je déversais mon ressenti en des pages entières.

Un matin comme les autres

Ce matin a tout d’un matin ordinaire, la congolaise que je suis, ainsi que  les congolais que nous sommes, sommes loin d’imaginer le drame qui se trame derrière nous.

Aux environs de 8 ou 9 heures si ma mémoire est bonne les premières détonations se furent ressentir à MASSENGO, un quartier très éloigné du centre-ville, une sorte de banlieue, où ma famille et moi résident.

Le but de l’article n’est pas de vous faire le récit de ce douloureux évènement, mais plutôt un petit rapprochement à la situation politique actuelle et un petit état des lieux.

Aucun  suivi psychologique

On a pour coutume de dire que les noirs sont très coriaces et n’ont donc pas besoin d’un psy ou d’un suivi mental pour surmonter une épreuve, ce noir dont on parle est avant tout humain. Croyez-moi, sortir de son lit un dimanche matin en sursaut et voir toute sa famille y laisser la peau à cause d’une explosion , on ne s’en remet pas jusqu’à la fin de ses jours . L’Etat n’a donc pris aucune responsabilité vis-à-vis des victimes du 4 mars qui sont jusqu’ aujourd’hui abandonnées à leur triste sort.

L’affaire des 3 millions

Comme si l’argent pouvait acheter les morts ! J’ose croire qu’en allouant cette somme à chaque famille, le gouvernement n’espérait pas combler le vide laissé par ce désastre mais plutôt aider les familles à traverser cette sombre période. Le Congo, comme nous le savons brille par la corruption,  minimes sont les familles qui ont réellement reçu cette aide financière, les personnes en charge de cette mission ont plutôt préférées se remplir les poches .

Des nouvelles habitations

Sans parler de ces familles aux maisons dévastées qui n’ont jamais vu un seul franc blanc de ces 3 millions, et qui ont été obligé de reprendre leur vie tant bien que mal dans un pays où on survit.

Il était prévu des maisons pour chaque famille victime de l’explosion, mais jusque-là.

On est prêt à dépenser des milliards pour élaborer des campagnes présidentielles mais incapable de venir en aide à une population en détresse.

De l’irresponsabilité morale de nos autorités

Ce qui m’a intriguée au lendemain de l’événement, c’est de constater la présence des armes aussi lourdes dans un quartier résidentiel.

Comment expliquer que le régiment blindé d’un gouvernement, les dépôts de munition, et des armes de toute catégorie soient stockés dans un quartier où vivent hommes femmes et enfants dans un pays qui n’est pourtant pas en guerre ?

Et jusqu’à ce jour nous n’avons jamais eu droit à une explication crédible et qui tienne la route.

Mes mots sont trop énormes qu’un article ne suffirait pas à décrire la peine immense que je ressens mais aussi la colère envers ceux qui sont sensés s’occuper de nous en cas de drame mais qui ont manifestement mieux à faire que de se soucier de notre cas, nous, pauvre population.

A ces âmes envolées,

A ces familles détruites,

A un avenir meilleur pour le Congo.