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Le vrai prix du chocolat

Publié le 13 juin 2016 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction! Le rapport explique tout d’abord que seuls les plus grands groupes sont capables de traiter l’immense volume de cacao nécessaire pour répondre à la demande de l’industrie du chocolat. Or, le BASIC constate que la majorité du cacao est produit par de petits agriculteurs sur des plantations de moins de 10 hectares et qu’il existe dès lors un déséquilibre lors des négociations entre les acheteurs de fèves, financés par les industriels de la transformation du cacao, et les producteurs. Il explique que de cette situation naît un cercle vicieux pour les producteurs: leurs revenus faibles et instables ne leur permettent pas d’investir dans leur plantation, ce qui entraine une baisse de leurs rendements, et donc une baisse des revenus, et ainsi de suite.

Selon le rapport, les producteurs, à court de solutions, étendent leurs parcelles sur la forêt. Or, la déforestation qui découle de cette pratique modifie les conditions climatiques et affecte les récoltes. Le BASIC explique aussi que souvent, pour s’en sortir, les producteurs font travailler leurs enfants dans les plantations, où les conditions de travail sont dangereuses. Le rapport met enfin en avant l’impossibilité financière pour les producteurs de mettre en place des cultures vivrières pour eux et leur famille, et se retrouvent dans une situation d’insécurité alimentaire.

Le BASIC rappelle que les certifications durables comptent sur la formation des producteurs et un meilleur usage des intrants chimiques afin d’augmenter les rendements des plantations. Cependant, le rapport constate que les hausses de revenus sont insuffisantes pour que les producteurs de cacao durable puissent s’extraire du cercle vicieux que connaissent les producteurs de la filière conventionnelle. De plus, le BASIC souligne qu’il n’existe pas d’inversion de la dynamique en ce qui concerne la déforestation, le travail des enfants ou encore la pollution induite par les traitements et engrais chimiques.

Le rapport met également en avant le fait qu’en Côte d’ivoire, premier producteur mondial de cacao, le commerce équitable a permis une légère augmentation du revenu annuel (6%), mais que celle-ci n’a pas permis aux producteurs de passer au-dessus du seuil de pauvreté. Le BASIC rappelle que le commerce équitable permet le versement d’une prime à la coopérative pour chaque tonne de cacao vendue. Mais il estime qu’en Côte d’Ivoire, cette prime n’est pas utilisée de manière optimale pour inverser la dynamique.

Le rapport constate au contraire une très nette augmentation des revenus des producteurs de cacao équitable (50% et plus) au Pérou. Il explique cette progression par le fait que les producteurs valorisent la stabilité grâce à des contrats à long terme, ce qui permet la mise en place d’un cercle vertueux entretenu par les investissements dans le cacao, et permettant une augmentation de la surface dédiée aux cultures vivrières. Le BASIC remarque par ailleurs que les conditions naturelles permettent aux producteurs péruviens de rarement recourir aux intrants chimiques, et que les coopératives les incitent à réduire leur usage de ces substances. Enfin, le rapport souligne que la prime équitable reversée aux coopératives a permis d’investir dans les services locaux essentiels (personnel médical, instituteurs, frais de scolarité).

* "La face cachée du chocolat"]urlblank:http://lebasic.com/wp-content/uploads/2016/06/Etude-Cacao-PFCE_Version-finale-FR_Mai-2016.pdf


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