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Pas convaincue en son temps d’y entrer, Londres, continue à hésiter, mais cette fois-ci pour en sortir. Ces tergiversations se font sur fond d’inquiétudes sociales et économiques et le bouc-émissaire idéal est l’immigré, centre européen il y a quelques années, lorsque la Pologne, la Hongrie, la République tchèque, la Slovaquie sont entrées dans l’Union et moyen-oriental aujourd’hui avec la guerre en Syrie. Comme si la Grande-Bretagne n’avait pas toujours été une terre à défaut d’accueil au minimum d’immigration, empire puis Commonwealth obligent. Ce n’est par conséquent, pas d’aujourd’hui qu’il y a de nombreux étrangers en Angleterre. Le poids de l’histoire est une réalité là-bas comme ici.
Le débat est rude. Les gens intelligents invitent à voter à rester dans l’Union et a contrario, ceux qui sont obtus à en sortir. C’est curieux ce besoin de simplification des débats politiques. C’est ainsi que l’on entend la palme d’or du dernier festival de Cannes Ken Loach, grand défenseur des opprimés face aux cruels capitalistes, encourager ses concitoyens à choisir de rester dans l’Union, tout en invitant celle-ci à se réformer car dans l’état actuel, sa paralysie, son injustice et son incohérence sont flagrantes et par conséquent une grande majorité des Européens ni retrouvent pas les valeurs auxquelles par ailleurs on tente de les convaincre de s’accrocher pour conserver un minimum de cohésion dans ce monde de fous. Vous avez compris? Vous avez de la chance car franchement cet illogisme est consternant. D’un côté comme de l’autre, le citoyen est pris au piège. D’un côté comme de l’autre le dindon de la farce c’est lui. Pourquoi les dirigeants européens se remettraient-ils en cause face au départ des Britanniques s’ils sont persuadés que ces derniers ont agi par peur et égoïsme? Et pourquoi se remettraient-ils en cause si rien ne bouge ni ne change? Est-ce à dire que quoique les Britanniques décident au bout du compte rien ne changera vraiment et que tout continuera comme avant? J’ai bien peur que oui…
Heureusement que pour occulter les problèmes de notre société que les politiques préfèrent ignorer plutôt qu’affronter, il y a toujours un événement qui vient détourner les populations des sujets qui fâchent. Hier c’étaient les inondations, aujourd’hui c’est le foot. Après la pluie, le sang coule. Je ne veux pas parler de la guerre mais du football bien qu’il ne soit pas forcément nécessaire de la préciser après les images qu’une grande partie de la population mondiale réunie devant son écran aura pu apprécier hier soir. Là aussi, les valeurs sportives que tout à chacun tente d’inculquer à ses enfants, élèves, jeunes sportifs ne semblent pas les mêmes - et c’est un euphémisme - que celles que l’on voit tant sur les stades que parmi ceux qui se déclarent supporteur d’équipes. Bien sûr me direz-vous, il ne faut pas faire d’amalgames.
J’essaie, je vous assure, mais parfois c’est vraiment difficile d’y croire encore. Parce que, ce que l’on entend depuis plusieurs jours tient plus d’une autre planète qu’autre chose. Où l’on apprend qu’il existe des policiers, c’est-à-dire des fonctionnaires, formés à la reconnaissance faciale des hooligans, afin de les surveiller lors des rencontres sportives. Les journalistes en parlent comme si c’était la chose la plus naturelle qui soit alors que cela tient de l’aberration la plus complète. Que cela existe pour surveiller les terroristes potentiels, cela me semble évident mais pour les hooligans, c’est un comble. Cela signifie-t-il que ces derniers représentent le même danger que les premiers? Juste une dernière chose, mettons-nous la même énergie à éradiquer le football que le terrorisme?