Les Poches de l’Eté ! Dans la valise du Scorpion

Par Soastrostyle @soastrostyle

Alerte nouvelle rubrique ! Tout au long de l’été, Un Signe, Un Style vous propose sa whish list estivale signe par signe  des meilleurs Poches de l’été.

Premier coup de coeur de la saison, Le Tabac de Tresniek de Robert Seethaler Folio n°6079, 272 pages, 7,10 €,  sélectionné pour les Scorpions mais pas que…

Le Pitch

Août 1937, le jeune Franz Huchel est brutalement propulsé dans le monde inquiétant des adultes et de l’Histoire. Le protecteur de sa mère meurt accidentellement noyé. Démunie, elle l’envoie à Vienne pour travailler avec Otto Tresniek, buraliste unijambiste et caustique. Rescapé de la Grande Guerre, il porte un regard lucide et désabusé sur la vie et la politique. En cet été pluvieux de 1937, la peur envahit Vienne. L’ombre menaçante du Nazisme ne trouve guère d’obstacle. Assis sur son tabouret à l’entrée de l’échoppe, Franz passe ses journées à lire la presse sans bien toujours comprendre cette maudite politique. Il tombe fou amoureux, découvre l’amour et ses déceptions, rencontre  Sigmund Freud, s’initie aux arcanes de la psychanalyse. Roman d’initiation, plongé dans l’atmosphère pesante d’une Vienne qui bascule sous la coupe du nazisme, ce roman met en scène à merveille l’un de ces moments de transition, où l’histoire bascule sans que les hommes n’est  prise sur le course fatale de l’histoire.

La symbolique Scorpion

Parmi les symboles Scorpion présents dans ce roman, on trouve l’expérience de la descente aux enfers, la découverte de la passion amoureuse, l’initiation à la psychanalyse et l’ombre de la mort.

L’ombre de Pluton dieu des Enfers et planète maîtresse du Scorpion, plane sur l’histoire et la psychologie des personnages. Symboliquement Pluton nous initie à l’expérience de la mort pour découvrir les limites de l’humanité, tout en préparant aussi les prémices d’une renaissance. La vie de Franz bascule sous le coup d’une mort accidentelle. Il est projeté dans la ville, milieu totalement inconnu pour lui. Il est accueillit par un vieux sage qui lui offre l’opportunité d’apprendre et de se confronter à la réalité sordide et désespérée de la condition humaine. On retrouver ici l’impérieuse lucidité du Scorpion qui a la faculté de percevoir la face sombre de l’existence.

Il rencontre le père de la psychanalyse, le très Scorpion Sigmund Freud. Un Scorpion vieillissant, aux portes de la mort, forcé à quitter sa ville pour fuir la peste brune des Nazis. Il n’attend plus rien de la vie, mais ce jeune homme curieux et étrange, le fascine. Il lui donne ses derniers conseils et même temps que ses dernières forces.

Enfin, Franz découvre les affres de la passion, avec ses moment d’extrême bonheur, ses doutes et ses manques.

Ce roman sombre, intelligent, subtil décrit par petites touches la montée du nazisme à travers les yeux encore naïf d’un jeune homme. Cette atmosphère de fin du monde sied à merveille à l’univers sans fard du Scorpion, qui n’a pas peur d’observer la face sombre de la vie.

Le Scorpion a aimé, ils vont aimés aussi

Le Capricorne aimera le récit subtil et précis de ces temps d’avant-guerre où tout se joue sans qu’il soit possible d’infléchir véritablement le destin.

Le Sagittaire aimera le courage des personnages qui malgré le danger et la peur, affichent leurs convictions et leurs humanité dans les petits détails de la vie quotidienne jusqu’au coup d’éclat final. Mais je ne vous dirais rien sur ce coup de théâtre.