-« Pourquoi as-tu terminé ton dernier article PAPY sur cette célèbre interrogation de BLAISE PASCAL : « L’ homme …….un milieu entre rien et tout »…Nos sciences et techniques n’ont-elles donc , selon toi, fait depuis sa mort aucun progrès pour sortir de l’angoisse de l’incompréhension de cet UNIVERS ?
-« J’aurais beau jeu CLARA , à te montrer pour l’explication de l’Univers et son évolution que nous ne sommes sortis ET AVEC PEINE des âges sombres du « Tout religieux » (BLAISE PASCAL) que pour aller nous refugier dans ceux des âges oscillants entre le « Tout mathématique » et le « Tout stochastique » !!Regarde dans quel état pitoyable nous sommes arrivés ……Si nous devions suivre les théories majoritaires nous ne saurions décrire ni la matière ( 4 ,9 de matière ordinaire pour 26 ,8 de matière inconnue dite noire) ni l’énergie ( 68,3 d’énergie dite sombre ). En outre , nous restons sur le milieu du pont avec ce problème d intrication quantique non locale et de décohérence …Penses-tu que la PHYSIQUE puisse s’estimer satisfaite avec de tels résultats ????
-« Permet moi alors PAPY de te rappeler que tu es le N-millième à dire que la physique est en crise …. Et tes deux correspondants JJM et DM chacun à leur manière gémissent et disent la même chose ! Au fond , commencer par se plaindre reste le point de départ des chercheurs hérétiques ou anarchistes !
-« En effet .Bien entendu tu as noté comment un physicien de la gravité quantique à boucles ,LEE SMOLIN a tiré à boulets rouges avec son livre : « Rien ne va plus en physique ! L'échec de la théorie des cordes » ….Mais pas uniquement …..Même certaines personnes des cercles académiques ont la lucidité d’admettre l’ incomplétude des modèles standards actuels des particules élémentaires et de la Cosmologie .Je te signale en particulier le constat lucide d’un de mes anciens collègues de Saclay ,ROGER BALIAN (X- mines 52-57 , chef du I PhT ,puis académicien , ) dont tu pourras lire le très long article sur INTERNET à la référence suivante : « Une crise en physique ?Entre déterminisme etimprévisibilité »ipht.cea.fr/Docspht//articles/t09/153/public/Lille_crise_doc.pdf
-« Et quelle direction propose de prendre ce monsieur pour résoudre les 3 catégories de problèmes précis que tu viens de signaler ???
-« BALIAN est un spécialiste de physique statistique et je n’ai pas connaissance des voies théoriques et expérimentales qu’ il prône pour aller plus avant en décryptage « d’univers sombre » ,en « quantification à toutes forces » ou encore en non localité intriquée ….Il semble dans le morceau cité se tourner vers un problème un peu plus fondamental encore …Je le cite : « Nous parlerons ici d’une autre crise, plus spécifique et moins visible, qui touche à la signification philosophique des assertions en physique…….La physique contemporaine nous a forcés à abandonner ce rêve d’une description déterministe parfaite ( de l’UNIVERS)….. »Il developpe ce constat sur 3 secteurs de la physique : la physique statistique ,le chaos deterministe et la physique quantique ….. ET POUR NE PAS LE TRAHIR JE NE PEUX QUE RECOPIER CES CONCLUSIONS : « En définitive, nous avons mis en évidence des jeux subtils entre déterminisme et incertitude. En physique statistique, l’immense nombre de constituants nous condamne à
une description microscopique probabiliste, mais permet aussi aux grandeurs macroscopiques de prendre des valeurs quasi certaines malgré notre méconnaissance sur les constituants : le déterminisme émerge de l’aléatoire. Pour un phénomène chaotique, les équations dynamiques sont connues et déterministes, mais le comportement à long terme est imprévisible dès lors que la moindre incertitude existe sur l’état initial. Enfin, la physique quantique est irréductiblement probabiliste ; elle allie un flou inhérent au concept de grandeur physique au déterminisme de l’évolution. Il a donc fallu abandonner le déterminisme strict tel qu’on le concevait au XIXe siècle. Un outil mathématique a contribué à résoudre cette crise, la théorie des probabilités, qui permet malgré la présence d’incertitudes de faire des prévisions et d’évaluer leur degré de fiabilité. Tout en ne fournissant pas une connaissance absolue et définitive, la physique progresse ainsi en rendant de mieux en mieux compte du réel. Cependant, la nécessité de l’emploi des probabilités a des implications philosophiques. On décrit non des objets individuels, mais des ensembles statistiques d’objets tous préparés dans des conditions semblables. De plus, l’observateur n’est pas absent de la théorie, puisque les probabilités caractérisent non une propriété intrinsèque d’un objet, mais la connaissance que nous en avons…… »
-« Je veux bien admettre ce constat , PAPY , mais je trouve qu’ il va encore plus freiner les initiatives pour progresser !Je prèfère la citation de Gian Giudice, Chef du Theory Department du CERN. « Nous avons du mal à trouver des indices qui nous montreraient clairement la voie à suivre. Pour certains, c’est là une source de frustration. Je trouve au contraire la situation très stimulante parce que c'est toujours dans les moments de crise que surgissent de nouvelles idées. » –
A suivre