Source : Elle - Mai 2016
Le premier court-métrage de Sandrine Kiberlain, Bonne figure, est sélectionn dans la Semaine de la critique [Cannes 2016]. Réaction d'une réalisatrice qui n'en revient pas d'avoir été retenue par plus de mille six cents cinéastes.
Ce court-métrage, c'est votre premier pas vers la réalisation d'un long ?
Bien sûr, c'est un peu comme jeter une bouteille à la mer. Il a d'abord fallu dépasser la peur dans une certaine urgence. Ecrire et réécrire l'histoire de cette actrice adulée qui vient de recevoir un prix et, ne parvenant pas à descendre toute seule la fermeture Eclair de sa robe, mesure soudain l'étendue de sa solitude. Le gouffre pour un bout de tissu ou comment parler des apparences, de l'écrart entre ce qu'on montre et ce qu'on est. Après ça, il a fallu foncer !
La peur a été un moteur ?
Oh oui, je me demandais dans quoi j'embarquais toute mon équipe et où était ma place. Puis, dès le premier jour de tournage, la peur s'est envolée. Avec ma productrice, Pauline Duhaut, on a vraiment l'impression d'avoir travaillé à l'arrache, un peu comme des voleuses, en cinq jours intenses, mais en étant très bien entourées.
Qu'est-ce qui a motivé le choix du prénom Françoise que porte votre actrice Chiara Mastroianni ?
C'est un prénom qui symbolise le féminin, indémodable et intemporel. C'est aussi celui de Françoise Dorléac et ça me touche que ce soit Chiara, que j'avais dans la tête depuis l'écriture, qui l'incarne. Elle a la grâce d'un personnage de Truffaut et la modernité d'une femme d'aujourd'hui.