On parle souvent des esclaves mais beaucoup moins de ceux qui ont fuit l'esclavage. Et en Guyane, ils sont nombreux. En ce jour férié de l'abolition de l'esclavage en Guyane, j'ai voulu mettre en lumière un peuple guyanais dont l'histoire m'impressionne énormément : les bushinengués appelés aussi Neg marrons ou Marrons. Leur nom vient de l'espagnol "cimmaron" qui veut dire "prendre la fuite".
Les noirs marrons ont donc pris la fuite et se sont réfugiés dans des lieux inaccessibles comme la forêt. Fallait avoir de sacrées coucouniettes pour le faire ! Imaginez-vous au temps de l'esclavage, un jour, vous prenez votre courage à deux mains et vous fuyez, au risque de perdre votre vie mais aussi de vivre dans des conditions plus que rudimentaires dans la forêt.
Les Bushinengués sont estimés aujourd'hui à environ 70 000 en Guyane et 120 000 au Surinam. Ils vivent essentiellement à l'ouest de la Guyane, au bord du Maroni. Malheureusement, les Noirs marrons sont aujourd'hui, pour moi, les grands oubliés de la République française avec les amérindiens. En Guyane, il y a six grands groupes de bushinengués : les alukus (ou Boni), les saramaka, les paramaccas, les djukas, les kwintis et les matawais.
Je vous propose de visionner le clip du chanteur bushinengué Rickman G crew que j'adore (et à voir en concert, une bombe atomique!). On voit bien les danses et vous ne pouvez être qu'ambiancé par les rythmes -> african heritage ! Il parle aussi de l'histoire des noirs marrons "on était fouettés, maltraités, et on s'est révolté !".
Rickman G Crew - Je suis un Boni - Aluku - French Guiana - African heritage :
L'art bushinengué est très riche et la culture marron fait encore vivre une partie des traditions des ancêtres africains : vocabulaire, peintures, danses, musiques, vie communautaire. On retrouve des couleurs vives et des formes géométriques symboliques qui caractérisent l'art Noir-Marron appelé art Tembé.
Source : http://www.autrement-vues.com/