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A court terme, d’autres facteurs haussiers pourraient jouer. Une vague de chaleur est attendue dans les Etats du centre des Etats-Unis dans les prochains jours, un aléa climatique qui pourrait nécessiter de puiser dans les stocks (et nécessiter une surconsommation de gaz) pour alimenter les climatisations. En revanche, difficile encore de prédire l’orientation du cours du brut à moyen-long terme tant les intérêts des pays de l’OPEP sont multiples. Et sur les marchés, nous observons une friction entre les positions des acheteurs de court terme et les vendeurs de long terme. Les prix devraient donc rester assez volatils. Concernant la stratégie de la banque centrale américaine, autre catalyseur des marchés, l’idée d’un statu quo sur les taux au mois de juin satisfait évidemment les opérateurs de marché. Force est de constater que les marchés sont toujours dans cette logique peu rationnelle « bad news is good news ». Autrement dit, la satisfaction de constater des chiffres économique un peu décevants aux Etats-Unis… qui laissent envisager une temporisation supplémentaire de la Fed. Bien plus faibles qu’anticipé, les chiffres de créations d’emplois outre-Atlantique (ressorties, vendredi dernier, à 38 000 pour le mois de mai) ont donc été perçus positivement par les opérateurs de marché et interprétés comme un signe supplémentaire que la Réserve fédérale ne bougera pas.
En ne remontant pas ses taux dès le mois de juin, la Fed retarderait le processus de normalisation monétaire et maintiendrait alors des conditions plutôt favorables à l’investissement en actions (des taux d’intérêt bas incitant les investisseurs à tenter de capter davantage de rendement, en s’orientant vers des actifs plus « offensifs »). Reste que l’image d’ensemble des marchés n’est pas aussi réjouissante qu’il y paraît. Les fondamentaux ne sont pas vraiment au rendez-vous, entre une croissance économique poussive au Japon et en Europe et des perspectives de résultats somme toute modestes pour les entreprises, dans les trimestres à venir. Disons que la parenthèse enchantée des marchés boursiers pourrait bien se refermer : ils peuvent encore surfer sur une séquence favorable jusqu’au verdict du referendum britannique. D’ailleurs, entre la réunion de la Fed et le soulagement probable d’un « non Brexit », les marchés américains ont de quoi pulvériser de nouveaux records de valorisation… Ensuite, les fondamentaux pourraient rattraper le sentiment de marché. Souvenons-nous de l’été 2015 !
A propos de l'auteur : Nicolas Chéron est stratégiste pour CMC Markets.