Teho Teardo and Blixa Bargeld: Nerissimo Tour - Ancienne Belgique- Bruxelles, le 1 juin 2016
Le billet de JPROCK :
Outre son rôle de capitaine du vaisseau Einsturzende Neubauten, Blixa Bargeld multiplie les collaborations diverses et une des plus réussies est bien celle qu'il a entrepris depuis deux albums avec le guitariste italien Teho Teardo.
Ce soir les deux hommes sont de retour, un nouvel album sous le bras, dans cette grande salle de l' AB où ils avaient donné un excellent concert le 1er décembre 2013.
Entouré d'un quatuor à cordes , d'une violoncelliste et d'un clarinettiste alto l'ex Bad Seeds démarre le set avec l'interprétation en italien de " Nerissimo" le titre phare du nouvel album.
Cette musique sombre et parfois étrange composée par les deux hommes touche immédiatement le public qui ovationne chaque titre comme il se doit.
Blixa reprend Gaetano Veloso avec " The Empty Boat " et c'est tout simplement beau. Passant avec une facilité déconcertante de l'allemand à l'italien ou à l'anglais Blixa Bargeld accompagne souvent chaque titre d'un petit commentaire teinté d'humour.
A droite de la scène, recroquevillé sur sa guitare et entouré d'un laptop, de cloches et de pédaliers divers,Teho Teardo se pose en magicien des sons étonnants et étranges qu'il tire de son instrument.
" Animelle" secoue le public, puis Blixa Bargeld nous parle de sa femme qui souffre toujours et encore du froid de Berlin... On est subjugué par la présence du chanteur allemand à la voix grave et par sa classe naturelle. Vêtu d'un costume sombre il plonge sa main dans sa poche et en retire un harmonica dont il joue avec parcimonie mais talent.
Du beau boulot.
Les titres se suivent parmi lesquels " Nirgendheim", " Still Smoling ", " DHX2" ," Axoloti ", "Ich Bin Dabel " ,Come Up & See Me", "Give me" et à nouveau " Nerissimo" mais cette fois chanté en anglais .
Le public debout en veut plus et exige le retour des deux hommes et de leusr musiciens pour deux rappels : le premier avec " Nocturnalie" et " Soli di Mare " et le second composé de "A Quiet Life " qui aurait très bien pu être chanté par un certain Leonard Cohen et du sublime " Defenestrazioni
Quelques vagues sourires sur les visages de nos deux compères, un dernier salut à leur public, puis les deux hommes regagnent les coulisses.
Ce fut une soirée sombre et étrange d'une beauté impalpable mais évidente dédiée à la musique underground de grande qualité.
Un concert classe et inventif, qui se déguste note par note et sans modération.
Texte et photos : Jp Vanderlinden aka JPROCK THE DARK FEATHER.